Difficile au revoir

2016-01-18 21.34.41

Plusieurs personnes ne comprennent pas l’attachement que certains d’entre nous peuvent avoir avec leurs chats. Je peux vous dire que pour moi, les chats sont de magnifiques compagnons de vie. Ils sont intelligents, indépendants, authentiques et chaleureux. Lorsque la connexion est établie entre un humain et un chat, les deux se parlent du regard. Le mien s’exprime beaucoup avec ses yeux! Je le trouve plus authentique, plus vivant qu’une grande majorité d’humains. Oui, c’est un triste constat…

Ce chat, il m’avait choisie… Oui! Oui! Pour de vrai. Étant allergique aux chats, je n’en avais plus. En visite chez le frère de mon copain de l’époque, un chat gris élancé avait sauté sur mon épaule. Rien d’agressif. Il avait juste très envie de venir sur moi. Le maître de ce chat était étonné, car ce n’était pas du tout dans ses habitudes. Il m’avait réellement adoptée! Puis il a éternué! Je savais ce qu’est cette grave maladie féline. Mon copain, connaissant l’amour que je portais aux chats et voyant l’affection que me portait celui-ci, m’a proposé de le ramener. Son frère ne savait plus quoi faire de tous ses chats, et celui-ci, m’a-t-il dit, n’aimait pas du tout aller dehors. Il fallait le forcer. Il avait peur. C’était compréhensible, car il n’avait plus d’odorat avec toutes ses sécrétions. D’ailleurs, il lui manquait une touffe de poil au raz de la peau du cou, car il s’était réfugié trop près d’un moteur d’auto, m’avait-on raconté. Je le savais atteint de la rhino des chats. Il éternuait, toussait et des sécrétions contenant du sang sortaient de son nez. Il fallait donc le traiter et espérer qu’il soit assez fort pour combattre cette maladie. Il fallait également que je ne sois pas allergique. Alors, nous avons fait une attente d’essais pour 3 semaines.

Zoubi bébé

Ce n’est qu’un peu plus tard que je m’étais souvenue avoir pris ce chat en photo 6 mois auparavant alors qu’il était bébé, en 2007. Déjà, il avait hérité de la maladie de sa mère via ses sécrétions. Heureusement pour lui, son système immunitaire fut assez fort pour que le traitement le guérisse. Bien que guéri, il allait toute sa vie être porteur de la maladie sans la transmettre, car pas en phase active. Cependant, il fallait lui éviter le stress sinon ça pouvait se déclencher. À cause de cela, il n’avait pas une très bonne vision. En effet, son œil gauche coulait des larmes rose sang régulièrement (cicatrice de sa maladie) et il ne voulait absolument pas sortir à l’extérieur, se sachant probablement vulnérable. Ça tombait bien, car à cause de ce dont il était porteur, il aurait pu facilement retomber malade en compagnie des chats errants. Il me suivait partout, tout le temps. Vous comprendrez que je ne suis pas allergique à ce chat-là. Pourtant, je ne me prive pas de le caresser et de mettre mon nez dans sa douce fourrure. Un chat sur mesure qui m’avait choisie. Comme j’ai pas mal toujours travaillé de la maison, il travaillait avec moi. Il inspectait même mon travail! Des coussins, il y en a dans chaque pièces de la maison, afin qu’il puisse me suivre confortablement. Il a participé activement à notre vie familiale pendant huit ans et demi. Il est devenu mon ami, mon amoureux, le petit frère de ma fille, mon confident, mon associé (il décidait quand il fallait faire les pauses), mon clown, car il sait être drôle. Il dormait toujours avec moi… jusqu’à récemment.

Bien que je lui donne de la nourriture composée de viande, ce chat préfère les légumes verts et les herbes de toutes sortes! Pour une végétarienne, que demander de mieux!!!

Mais voilà, sa santé s’est dégradée… Nous avons commencé à nous en apercevoir en septembre avec une dent qui se déchaussait… infection de la gencive… et puis il s’est mis à miauler avant et après les visites à sa litière… et puis je l’ai vu pleurer devant les escalier pour que j’aille le chercher, car il avait mal… Je me disais que c’était la vieillesse… Puis ça s’est détérioré rapidement. Il couinait souvent lorsque nous le prenions doucement,  jusqu’à ce qu’on remarque que ses coussinets et ses gencives noirs se décoloraient! Pas bon signe cela… Et nous avons compris que récemment, ses regards insistants nous appelaient à l’aide afin d’abréger sa souffrance.

C’est donc le cœur gros que lundi matin, nous l’amènerons chez le vétérinaire afin de l’accompagner pour son ultime voyage. Nous l’avions sauvé d’une mort certaine et lui avons procuré 8 années 1/2 d’amour et de partage réciproque. Il m’a tellement donné!!! Je ne crois pas aux hasards. Je demeure persuadée que ce chat avait une mission avec moi et celle-ci arrive à terme. Cela tombe pile avec une foule de changements majeurs dans ma vie. Je croyais que Zoubi en ferait partie… mais la vie en a décidé autrement!

Je ne suis pas triste pour lui… car je crois que les chats, comme tous les autres animaux, sont pure énergie! C’est la raison pour laquelle nous les aimons tant. Ils ne jouent pas la comédie, ils n’ont rien à cirer du « paraître », ILS SONT, tout simplement. Ils sont la vie, le vrai et quand un chat vient vers vous, c’est parce qu’il en a vraiment envie.

Je me souviendrai toujours du dernier jour du chat de mon enfance qui a vécu 17 ans. Je revenais du Mexique. Mon chat vivait sa retraite en campagne chez mes grands-parents. Quelque chose avait éclaté en-dedans de lui, avions-nous appris plus tard. Toute la journée, il n’avait pas bougé. Il restait collé aux pierres de la cheminée. On voyait qu’il souffrait. Ma mère et moi comprenions que nous devions abréger ses souffrances, mais comment l’amener chez le vétérinaire? J’avais alors déposé une grande serviette rose sur le sol et à notre grand étonnement, il s’était immédiatement déplacé jusqu’au centre de la serviette et nous regardait avec un air suppliant. Il était prêt!

C’est ainsi d’ailleurs que nous devrions envisager la mort… comme un départ vers autre chose. C’est pour ceux qui reste que c’est difficile… Alors oui, je l’avoue qu’égoïstement, je suis triste du départ imminent de notre matou adoré. Je sais aussi cependant que cela représente une nouvelle étape. Ils ne sont pas dans nos vies pour rien. Ils nous apprennent énormément de choses, si on se donne la peine de les ressentir. Ce chat m’a appris que je n’avais besoin de personne pour être heureuse… sauf que lui, il était quelqu’un, et je sais que je devrai faire le reste du chemin pour finaliser son enseignement…

On les aime, on les pleure, mais on doit les porter dans notre cœur comme des étoiles qui illuminent notre chemin.

Je vous invite à m’envoyer vos pensées d’amour lundi matin à 11:30 heure de Montréal, car je resterai avec lui jusqu’à la fin…

2015-11-17 00.10.21

Toutarmonie

13 réflexions au sujet de « Difficile au revoir »

  1. J’ai eu un chat comme ca .. un chat roux errant, je ne voulais pas qu’il rentre, mais a tous les matins il était à ma porte, le jour qu’il a réussit a rentrer il a sauter sur mon épaule je l’ai remit par terre et il a recommencer .. jusqu’a temps que je lui dit ok tu reste .. il a été 3 jours dans la maison sans sortir pour être sur qu’il soit adopté.Même si ma Fripouille ne voulait pas d’autre locataire il est rester jusqu’a temps que quelqu’un le fasse disparaitre Ce fut une grande perte

  2. Comme je te comprends. je penserai à vous tous demain. Ces petits êtres sont importants dans nos vies. Et importants sont ceux et celles qui en possèdent. Les chats savent très bien qui ils choisissent pour faire leur chemin de vie. xx

  3. mes condoléances pour ce chat de la part d un grand amoureux de chats. Et oui les chats sont des êtres magnifiques. Mon chat Blanche me comprend tellement que parfois je me demande si je n aurais pas du être né chat lol

  4. moi c’est une chienne berger allemand perdue plutôt abandonnée qui m’a choisi un jour et ça a été difficile le jour ou elle est partie, et je comprends ta douleur

    1. Merci Marc! En fait, le plus difficile fut samedi lorsque j’ai eu à prendre cette décision et hier, de l’accompagner lors de sa dernière heure. Surtout qu’étant donné ses problèmes respiratoires, le calmant que le vet lui a injecté rendait sa respiration difficile. Alors au lieu de le calmer, ça le faisait paniquer. Ça a prit deux injections… Et trente longues minutes. Ça, j’ai trouvé ça hyper dur! Je le tenais lorsqu’il est parti, aidé de l’assistante et du vet… Ouf!

      En rentrant, j’ai jeté tous ses jouets, retiré ses couvertures, lavé ses coussins, jeté sa litière et fait en sorte qu’on n’ait pas l’impression qu’il reviendrait. J’en avais de l’asthme tant ça venait me chercher. Puis au fil des heures, évidemment on le voyait partout car il me suivait où que je sois. Je l’appelais affectueusement mon « chat de poche ». Je me suis rendue compte combien ce chat handicapé m’accaparait, car je voyais tous mes réflexes agir alors qu’il n’était pourtant plus là. Déjà hier soir, la tristesse avait fait place à une légèreté nouvelle.

      Je me sens libre. Je ne pouvais partir un week-end sans que quelqu’un vienne le garder! J’avais encore jamais eu un chat aussi « dépendant ».

      En parallèle, ma fille volera de ses ailes dès juillet… Alors disons que le départ de mon chat s’inscrit dans un processus de retour à ma liberté de femme.

      Il n’y a qu’une fois où j’ai eu beaucoup de difficulté à accepter un deuil et cela concernait la personne qui m’avait inspiré ce blogue.

      On peut vivre un deuil longtemps si on reste accroché au passé et qu’on amplifie la douleur. Je ne suis pas comme cela. Je vis mes peines sur le moment. Ça peut être très intense même et je passe ensuite à autre chose car je vis le moment présent. Ça déroute parfois les gens… Mais, c’est plus sain ainsi. De plus, je suis consciente que ce qui nous arrive a une raison, un but, qu’on ne peut souvent pas comprendre, n’ayant pas la vision d’ensemble.

      En ce moment tout va très vite dans ma vie et cela est très positif. Je rayonne d’ailleurs, malgré le départ de mon compagnon poilu. Il avait une mission dans ma vie et il l’a merveilleusement bien accompli.

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