Période jaune

Le long weekend de la fête du travail se termine hélas. La nature semble s’être gorgée de soleil avant de se tourner définitivement vers l’automne. Parmi tout ce jaune, des fleurs rose vif détonnaient et transpiraient la joie de vivre!

Profitez bien des derniers jours d’été!

Toutarmonie

L’énergie sacrée du bois

Un de mes bonheurs est d’observer la nature environnante. En prenant mon petit-déjeuner au bord de la fenêtre, à observer les mésanges, geais bleus, picbois, bruants, sittelles, roselins et chardonnerets, je fais le plein de vie. Les écureuils viennent manger les graines qui tombent et une souris mignonne engrange dans son tunnel sous la neige d’autres graines éparpillées. Au loin un couple de gélinottes huppées convoite aussi ces graines, mais elles n’osent pas trop s’approcher. Des traces dans la neige indiquent que des ratons sont venus lécher les graines durant la nuit. Je vais remplir ma tasse et une famille de dindons sauvages s’enfuit en me voyant revenir.

Visiteur nocturne

Toute cette vie me procure une joie profonde et m’apaise. J’ai remarqué que lorsque je sors remplir les mangeoires, les mésanges s’approchent de moi et elles semblent rire de bonheur! J’ai l’impression qu’elles me reconnaissent, alors je tend la main pleine de graines et je retiens presque ma respiration. La magie opère rapidement et je me transforme en Blanche-Neige! C’est tellement émouvant de voir qu’ils me considèrent comme leur amie.

Toute cette nature qui m’entoure m’inspire. Si bien qu’un après-midi d’hiver où le proprio installait des coupes-froids chez moi, alors que je lui parlais de mes projets d’écriture, une idée m’est venue. Il est un excellent ébéniste, ayant construit lui-même avec créativité la maison que j’habite avec le bois présent ici. Ça fait longtemps que je rêve d’une table d’écriture en bois naturel, un endroit spécial pour m’inspirer et m’accompagner dans mes projets. Je lui demande alors s’il accepterait que je lui passe une commande spéciale pour ma table. Une table en bois originale, toutes en courbes, qui vibre et qui ait une âme. Il me revient quelques jours plus tard avec une proposition.

« Pourquoi ne la ferais-tu pas toi-même? Je te guiderai, je te prêterai l’atelier et les outils. »

L’idée m’enchantait! J’ai toujours rêvé de travailler le bois, mais quand j’étais jeune, mon père ne voulait pas m’enseigner parce que j’étais une fille. Hey oui! J’ai donc accepté la proposition créative.

La base allait avoir 3 pattes irrégulières, que nous taillerions plus tard. Un morceau hyper lourd de sapin baumier (oui avec l’odeur extraordinaire qui le caractérise) ferait cette base.

Il a fallu le laisser dégeler un peu, puis un samedi matin, je suis arrivée avec mon thermos de tisane, vêtue de mes combines et je me suis lancée avec pour seuls outils une plane, deux ciseaux à bois et un marteau.

J’ai travaillé sans relâche pendant plus de 6 heures à retirer l’écorce encore gelée et retirer les branches et nœuds. Le temps n’existait plus. Je ressentais la majestueuse présence de cet arbre et une complicité s’installait déjà entre lui et moi. Je retrouvais l’extraordinaire dialogue silencieux que j’avais avec les arbres qui soutenaient mon hamac à ma précédente résidence. J’en étais émue aux larmes, tant je ressentais déjà sa présence m’inspirer. Je me voyais déjà écrire sur cette table unique, pour ne pas dire AVEC cette table.

Cela demande beaucoup de force et de jus de bras, comme on dit. J’étais tellement envoutée que j’en oubliais ma forme physique. Ce n’est qu’une fois chez-moi, après une bonne douche que je réalisais que j’avais mal partout!

La fois suivante, comme ça avait dégelé un peu plus, j’ai pu continuer ma tâche et j’ai fait une surprenante découverte. Mon arbre m’offrait un cœur!!! Dans le creux de la jonction de la longue patte, en creusant pour sortir l’écorce, un cœur est apparu! Il ne sera pas visible, puisqu’il sera sous la table, mais moi je sais qu’il est là.

Il y eu plusieurs étapes, dont la taille des pattes et du troncs. Pour cette étape-là, j’ai laissé l’expert manœuvrer la grosse scie électrique. Vous remarquerez que sur la photo sur la neige, avant la coupe, il ressemblait à un éléphant avec ses deux yeux et sa bouche ouverte!

Il fallait ensuite trouver le morceau de bois qui allait devenir le dessus de la table. On s’est promené dans ses nombreuses réserves, mais je ne ressentais toujours passer le courant pour s’unir à ma base. J’étais un peu mal, parce que je voyais bien qu’il me proposait plusieurs options, mais je ne ressentais pas la connexion jusqu’à ce qu’il me présente cette pièce là en pin blanc.

C’était loin d’être terminé. J’ai choisi un morceau qui possède une entaille à l’endos, donc j’allais devoir la contourner. J’ai le plus grand des respects pour les ébénistes et sculpteurs. Je découvre des muscles à mes bras que j’ignorais avoir! Le soir, je me frictionne avec de la crème à l’arnica parce que j’en ai même de la difficulté à lever ma petite chatte, tant mes bras sont épuisés. L’expression « tomber sur un nœud » prend tout son sens pour moi maintenant. Ouille!

Hier, alors que j’étais seule et que je tentais de figurer comment j’allais faire pour enlever le bois du coin, dans le mauvais sens du bois, j’ai ressenti une forte présence d’une entité à mes côtés. C’était tellement intense que je pleurais comme une Madeleine. Je me suis retrouvée à tenir le ciseau à bois d’une manière nouvelle et sans comprendre ce qui se passait, j’avais fait le coin en rond!!! C’est alors que je me suis souvenue que mon défunt grand-père avait fait l’école d’ébénisterie lorsqu’il était jeune. Vous dire comme cette table inachevée à déjà une valeur inestimable à mes yeux!

Ce n’est pas terminé, loin de là. J’ai dû rentrer le dessus de la table chez-moi pour qu’il s’acclimate à la température ambiante pendant deux semaines avant de penser le sabler et couper des zones plus sensibles et reprendre des forces aux bras!

Cependant, ce soir je vous écris en grande première sur le dessus de ma table que j’ai temporairement déposé sur une table en fer forgé. Je trouve cela très excitant!

J’ai commencé à m’initier à la sculpture depuis quelques semaines en visionnant des tutoriels et en m’équipant petit à petit. Éventuellement, lorsque je maîtriserai un peu plus, j’aimerais sculpter les pattes de ma table.

Alors voilà pourquoi je suis si silencieuse depuis un moment.

Saint-Exupéry écrivait: « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui la rend si précieuse. » Loin d’avoir l’impression de perdre mon temps, ce temps passé à travailler sur ma table me la rend infiniment précieuse. Cela s’additionnera chaque fois que je m’en servirai pour écrire. Le simple fait de la toucher, de la ressentir, donne une profondeur à ce que je vais écrire.

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50 nuances d’automne

Pas de tirs de chasseurs ce weekend, c’est le bonheur! Non, mais ce n’est pas vrai! En écrivant ceci, alors que le soleil s’éteint au loin, une rafale de tirs retentit. Ça ne finira donc jamais…

Les couleurs automnales sont époustouflantes en ce moment en Outaouais. Si on ne prend que les feuilles des vinaigriers, selon leur situation sur le terrain, j’en ai des jaunes, des rouges ou des oranges fluos. Fascinant! Le long des routes ou autoroutes, c’est comme si un peintre avait généreusement coloré le paysage avec des dégradés étonnants et des contrastes saisissants. En allant vers Montréal vendredi, je devais faire des efforts pour garder mon attention sur la route, tant le spectacle des couleurs était flamboyant. Certains arbres donnent l’impression d’être en feu tellement ils sont orangés. Le moment était tout désigné pour aller courtiser la nature aujourd’hui.

Vous pensiez être à cours de « Wow » lorsque le coucher de soleil devient aussi spectaculaire que les humeurs automnales des arbres. La lumière de fin de journée orangée, projetée sur les arbres, vient mettre en surbrillance le tout. Aucune photo n’arrive à vraiment rendre l’éclat de ces teintes. Ajoutez à cela qu’il n’y a plus de moustiques, que la température est très confortable et que le vent transporte avec lui un très délicieux mélange de foin d’odeur, de feuilles mortes qui crissent sous les pieds et de terre et de roches humides. Bien tentant de s’y arrêter pour écrire.

Je me repose depuis 3 jours, alors demain, jour de l’Action de grâce, ce sera le grand lavage des fenêtres avant que n’arrive l’hiver, afin de rendre grâce au quotidien en admirant, au travers de vitres propres, cette nature si vivante!

Voici quelques-unes de mes photos.

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À quoi est associé l’automne pour vous?

Alors que les arbres se parent de magnifiques couleurs, lesquelles changent au fil des jours et des semaines, alors que l’air est frais et donne envie de se balader en forêt, voilà que retentissent les « pow pow t’es mort! ». Hey oui, c’est la période de la chasse. En ce moment, c’est la chasse aux chevreuils et aux bernaches (communément appelé outardes ici). Même si je ne voulais pas y penser, il y a toujours de « valeureux » chasseurs qui tirent très tôt le matin, le jour aussi et en fin de journée pour me le rappeler. C’est une période de l’année magnifique, pourtant c’est carrément dangereux de se balader en forêt! Là où je vis, les gens ne devraient pas être en train de chasser. Ce sont des terrains privés. Certains s’arrêtent même sur la route, sortent avec leur arme, et s’aventurent en bordure des terrains. Illégal. Mais bon, auriez-vous envie d’aller faire la leçon à un mec armé?

Chez moi passe un sentier qui appartient à un parc national. Oui, qui dit parc, dit protégé! Ce sentier n’est cependant pas vraiment sous surveillance. La partie qui est située DANS le parc l’est davantage. Cela dit, à entendre la proximité des tirs, je doute que ces chasseurs respectent ces zones protégées.

N’ayant entendu aucun tirs hier (faut dire qu’il pleuvait presque toute la journée), quand le soleil s’est pointé aujourd’hui et que j’ai vu ce ciel d’un bleu intense, j’ai vraiment eu envie d’aller faire une balade à vélo. Torturée entre la crainte de finir sur le toit d’un 4X4 comme un chevreuil et le désir de sentir l’odeur des feuilles au sol, j’ai finalement décidé de dépasser ma peur. J’ai revêtu ma veste de nylon de vélo rouge pompier (aussi bien mettre toutes les chances de mon côté) et je m’apprêtais à partir quand j’ai entendu tirer. Merde!

Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de rouler sur la route, non pas sur le sentier, jusqu’à ce que je sois au parc. Dès que je me retrouve dans cette nature si chaleureuse, je ressens toute son énergie. Les couleurs sont vives. L’air est frais. La canopée verte apaise. C’est le bonheur. À mi-parcours, je trouve un endroit pour méditer. La vue est magnifique. D’un côté, il y a une rivière.

J’entends un grand héron pousser un grand cri étrange et je le vois prendre son envol. De toute beauté! C’est tranquille à cette période de l’année. Le silence est doux. Parfois j’entends quelques bernaches parler entre elles de leur voyage vers le Sud. Un tamia semble avoir envie de venir voir si j’ai quelque chose pour lui, mais il se contente finalement de faire des allers retours entre les arbres devant moi. Il me fait sourire. Je suis bien.

De l’autre côté, c’est un tout autre panorama où domine le bleu et des traces de nuages qu’on semble avoir essayé d’effacer.

Je ferme les yeux et médite en respirant profondément et « pow pow t’es mort » retentit au loin. Quel gâchis! Les tirs reprennent à répétition. Ça semble venir de l’Ontario cette fois-ci, de l’autre côté de la grande rivière Outaouais. Qu’importe, je pense à ma crainte d’aller rouler en période de chasse et je n’ose imaginer la crainte que vivent ces animaux persécutés. Vous vous préparez pour un très long voyage et « BANG », un humain au sol tire votre partenaire de vol ou votre ado. Ça commence vraiment mal un voyage! Je me demande s’ils y pensent à cela, les chasseurs?

Lasse, je décide de rentrer. Un peu avant d’arriver chez-moi, je dois me décider. Prendre le sentir en forêt ou rester sur la route pour être certaine de ne pas croiser de chasseur. La route ne me fait pas vraiment envie, alors je tourne dans cette partie de la forêt où j’entends toujours des animaux bouger dans les feuillages sur mon passage parce que c,est un chemin moins fréquenté.

Dès que j’arrive sur le sentier, je ressens encore une fois le présence bienveillante des arbres et de ses habitants. J’inspire. Hmmmm….! Les feuilles au sol craquent sous mes roues. Puis à un tournant, j’arrive face à un grand chevreuil. Il est tellement gracieux! Il m’a vu rouler vers lui, alors il s’enfuit illico hors du sentier, alors que je ralentis. Au silence qui règne, je me doute qu’il fait la statue tout près de moi, afin de ne pas attirer l’attention sur lui. Dans une fraction de seconde, je vois plein de pommes au sol. Me vient à l’esprit que cela est peut-être une ruse d’un chasseur et mon cœur se met à battre plus vite. Merde! Puis la seconde d’ensuite, je constate que je suis sous un pommier et que ses petites pommes tombées au sol étaient la raison de la présence du chevreuil. Je ne m’arrête pas, pour ne pas effrayer le pique-niqueur et je continue ma route. Je remarque que j’ai la gorge serrée et que j’ai une vive émotion en pensant que ce chevreuil prend peut-être son dernier repas. Je demande en silence à Dame Nature de le protéger.

Où peut se cacher un chevreuil en période de chasse? Ils doivent faire des réserves avant l’hiver et pourtant, il faudrait qu’ils se cachent jusqu’à ce que la menace s’éloigne.

Basilic sacré – plante médicinale

En rentrant, j’ai essayé de penser à autre chose en récoltant d’autre basilic sacré, mais cette période de chasse me trouble beaucoup. Mes amis de la région aussi évitent d’aller en forêt à cette période-ci et cela nous choque parce que c’est une période vraiment géniale.

Si nous étions en mode de survie, ce serait autre chose, mais franchement, venir tirer chez les gens, je trouve qu’ils exagèrent.

Échinacée après la pluie

Je vous laisse sur ces feuilles de molène après la pluie. On dirait vraiment des cristaux de glace. Très particulier l’effet de l’eau sur ces feuilles poilues.

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Notre corps est une planète

J’ai commencé depuis peu un cours en ligne de 300 heures d’anatomie et physiologie humaines en complément de mes études d’herboristerie. Quand j’ai reçu mon livre, j’étais un peu impressionnée par sa taille et la quantité d’informations qui s’y trouvait. En le feuilletant, je devenais de plus en plus fébrile à l’idée d’enrichir mes connaissances sur ce sujet important. À moins de travailler dans le domaine médical, nous connaissons très peu de choses sur notre propre corps et son fonctionnement. Peut-être le respecterions-nous davantage si nous en connaissions tous les rouages! Nous protégeons les chiens et les chats, mais nous maltraitons nos formes!

Le corps humain et son fonctionnement sont hallucinants! Chaque organe a un rôle a jouer, mais également chaque partie, chaque cellule, travaillent avec le reste de notre formidable véhicule. Par exemple, nous avons des thermomètres intégrés et si la température de notre corps s’élève, un mécanisme se déclenche afin de rétablir l’équilibre. Si vous vous coupez un doigt, votre corps constate qu’il y a rupture d’un vaisseau sanguin. Il enclenche un processus de réparation pour colmater la fuite. Il se formera une agglutination de plaquettes et de substances chimiques jusqu’à ce que cela crée un bouchon (une gale!) qui empêchera la fuite du sang. Tout est réglé au quart de tour afin que règne l’équilibre; l’homéostasie. Cet équilibre est tel qu’il est considéré que la plupart des maladies sont causées par un déséquilibre homéostatique. Nous savons tous que si le système digestif ne fonctionne pas bien ou que si le système respiratoire ne va pas bien, il aura un impact sur tous les autres systèmes. Je ne veux pas vous donner un cours d’anatomie ici, mais l’interrelation entre chaque constituant n’est pas sans rappeler la planète et ses êtres vivants. Éliminez les abeilles et c’est la cata! Elles sont responsables de 70% de la pollinisation, laquelle est essentielle pour les cultures.

Dans le parc Yellowstone aux États-Unis, l’extinction du loup a perturbé l’équilibre naturel pendant 70 ans. La réintroduction de 14 loups a complètement modifié l’écosystème jusqu’à modifier la rivière et le panorama! Si vous avez quelques minutes, je vous invite à visionner la première vidéo sous-titrée (mauvaise traduction). Si vous avez une heure, je vous encourage à visionner la 2e vidéo en français.

Mauvais sous-titrage français.

Imaginez si d’éliminer les loups peut déséquilibrer un écosystème et même le panorama, ce que les pesticides peuvent créer comme déséquilibres. Nous humains avons tendance à oublier les multiples interrelations entre tout. L’impact d’un barrage. L’impact de ramener une tortue de Floride, laquelle est porteuse d’une maladie. L’impact de nourrir les oiseaux migrateurs à l’automne, lesquels partent généralement quand il n’y a plus rien à manger.

Le plus impressionnant dans tout cela et c’est ce que je retiens de plus important. Tout le fonctionnement complexe de notre corps s’opère TOUT SEUL, sans que vous n’ayons à nous en occuper. Notre corps y arrive même quand nous le nourrissons mal, trop ou pas assez, pendant un certain temps. Il travaille sans relâche, mais sans que nous ayons à lui dire quoi faire. Il est clair que si nous connaissions tous ses défis, nous en prendrions plus soin, mais pourquoi en serait-il autrement de la nature et de notre planète?

Comme l’humain veut tout contrôler et tout détruire, il se voit aux prises avec des problèmes engendrés par ses actions. Un problème en entraînant un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que nous ne sachions plus comment rétablir cet équilibre qui était pourtant naturel. Ne vous occupez pas de votre pelouse pendant un certain temps et vous verrez la nature reprendre ses droits. Des plantes médicinales pousseront sous vos yeux sans que vous ne les ayez plantées! N’est-ce pas formidable et magique?

Nous avons ici et maintenant la possibilité de repenser nos choix de vie, de réfléchir à nos besoins véritables et de nous poser quelques instants afin de regarder cette nature avec un regard nouveau.

Si nous arrivons à vivre nos quotidiens sans même penser au travail constant de tout ce qui compose notre forme humaine (nos cellules, nos organes, nos systèmes, aux échanges de minéraux, vitamines, nutriments, etc.) peut-on comprendre que nous n’arriverons JAMAIS à modifier de manière importante la nature sans affecter tout plein d’autres choses.

Quand je regarde tout ce qui se passe à l’échelle planétaire, je ne peux m’empêcher de penser que la planète tente d’enrayer un de ces plus gros problème; nous. Si on découvre une personne qui vient de se faire agresser, on ne continue pas de l’agresser. On tente de la protéger, de la soigner, de l’aimer encore plus pour apaiser ses souffrances. Ne serait-il pas temps d’en faire autant avec notre planète?

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Galerie

Vivre avec la nature

 

Je vous partage aujourd’hui des petites parcelles de mon coin de pays. Ce sont les endroits où je m’énergise à vélo. Tout au long de mes randonnées, je ne cesse de remercier la vie de m’entourer de paysages aussi formidables. Les odeurs sont aussi extraordinaires que les panoramas. Tantôt une odeur de forêt, tantôt une odeur marine, ou bien de foin coupé, de pollen ou des arbres en fleurs. Les sons à eux seuls peuvent apaiser. Un concert d’oiseaux, d’insectes, de ouaouarons et de grenouilles… parfois un « plouk » quand une tortue, un castor, une loutre, un rat musqué plongent. Je ne manque pas d’apporter avec moi mes jumelles afin de pouvoir apprécier toutes les subtilités de mes rencontres animalières. La photos d’un trou avec des trucs blancs tout autour, c’est un nid de tortues serpentines qui fut pillé par un animal. Le petit crapaud, c’est Thierry, le petit gardien de mon jardin.

Je dédie ces images de nature à Aphadolie qui vit en banlieue parisienne et pense avec nostalgie à son voyage au Canada

 

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Le hamac

Je vous partage aujourd’hui un texte que j’ai écrit, il y a un an pour un concours de récit. C’est la première fois que je le partage publiquement. J’y raconte ce que je vivais, il y a trois ans. Moment émouvant que je n’oublierai jamais. Je vis ailleurs depuis l’été dernier, toujours en nature, mais encore aujourd’hui, je repense souvent à ses arbres qui m’honoraient de leurs présences, avec une profonde émotion, car ils vivent toujours en moi. Leur empreinte est gravée en moi.

Le hamac

« Tiiiii tiiiii tiiiii tiiiii tiiiii! » Je cherche des yeux la provenance du petit cri répétitif. Entre deux branches, un tamia m’exprime nerveusement la crainte que lui inspire ma présence sur son territoire. La brise légère transporte les effluves humides de la forêt environnante. Suspendue entre deux chênes, au-dessus d’une berge rocheuse, j’inspire et expire en profondeur, question de signifier à mon corps qu’il peut s’abandonner enfin. L’omniprésent murmure de l’eau ruisselant entre les roches me rappelle le ronronnement de mon chat. Je remue mes orteils nus à l’autre bout du hamac en souriant. La couleur de la fine toile me rappelle le lagon de Bora-Bora. Des cris d’oiseaux fusent ici et là. Allongée, je me laisse bercer par cette nature apaisante. La cime des arbres ondule de gauche à droite dans un mouvement hypnotique.

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Une boule se forme dans ma gorge, mes yeux picotent. Je les ferme. Mon bonheur coule sur mes joues et je me surprends à répéter trois fois merci en silence. Un sentiment de liberté généralement associé aux vacances m’habite, pourtant je n’aurai droit à aucune vacance cet été! Où que mon regard se pose n’est que beauté et nature, réalité que je devrai apprivoiser, car je suis ici chez moi.

Un bref instant, je culpabilise de me sentir si bien, seule, loin de ma fille qui vit pour la première fois sans moi à Montréal.

– Tu dois absolument aller à cette entrevue en campagne, maman! Ce travail est fait pour toi. Tu pourras enfin réaliser ton rêve de contribuer au monde de demain et de vivre enfin en pleine nature.

– À quoi bon, puisque tu m’as dit ne pas te sentir prête à vivre seule à Montréal!

– Ne t’occupe pas de cela, maman. Vas-y et on s’organisera ensuite. J’ai quand même 19 ans! Comme tu me le dis toujours, nous trouverons une solution. Tout ce que je sais, c’est que tu dois y aller.

Ce fut rapide. Coup de foudre professionnel.

– Vous pouvez commencer dans une semaine?

– Certainement!

Un grand héron remonte avec élégance la rivière en l’effleurant presque. Il ne m’a pas vue. Je fais partie de ce grand tout. Je me replie en position fœtale. Le tamia poursuit son monologue.

– Maman! Pendant ton absence, j’ai réfléchi et j’ai vraiment envie de trouver des gens qui se cherchent une colocataire.

– Tu es certaine?

– Absolument.

Dès mon retour d’entrevue, nous sommes allées porter notre résiliation de bail, quatre heures seulement avant la fin de la date limite. Les synchronismes s’enchaînaient à une vitesse impressionnante. Pressentant le changement, notre chat est subitement tombé malade, m’obligeant à l’accompagner dans son dernier voyage, trois jours avant mon départ. Je vivrais apparemment seule mon isolement volontaire en forêt. Les émotions fusaient de toutes parts. Pendant quatre mois, je dormirais au bureau et je reviendrais à Montréal trois jours semaine jusqu’à nos déménagements respectifs.

– Maman! Trop cool! J’ai trouvé un appartement génial que je partagerai avec 3 techniciens de son! Nous aurons une salle de musique où je pourrai mettre ma contrebasse et mon piano.

Elle s’organisait très bien sans moi. J’étais émue, fière d’elle, mais aussi troublée. Un tourbillon d’émotions se mélangeait à mes changements hormonaux.

Une petite souris montre le bout de son nez entre les plants de prunelle qui obstruent son passage souterrain. Rapide comme l’éclair, mon chat s’élance de son promontoire rocheux, ratant sa cible de peu. Déçu de n’avoir pu attraper sa proie, il va s’abreuver à la rivière, observe le courant un moment, puis regagne son poste d’observation.

Alors que je logeais encore au bureau, un soir de semaine, j’ai aperçu un chat errant qui s’en allait au loin. Ma fille et mon matou me manquaient.

– Minou, minou?

Il s’est tourné vers moi, ses yeux se sont écarquillés et il a semblé s’exclamer « Ah! C’est toi? ». Comme dans une scène de film au ralenti, il s’est élancé vers moi. Avant que je ne réalise ce qui se passait, il était sur moi, léchant avec frénésie mes oreilles et embrassant ma bouche sans gêne comme si nous nous retrouvions après une trop longue séparation! Nous savions déjà tous les deux qu’un lien précieux venait de se créer entre nous. Nous serions inséparables. Je le sortais de l’errance dont il ne semblait pas vouloir, alors qu’il m’aidait à apprivoiser la fin de ma monoparentalité et cette toute nouvelle liberté.

Assise en tailleur sur la toile légère du hamac, je songe aux ressemblances entre la rivière et la vie qui nous pousse inexorablement vers l’avant. L’eau ne se questionne pas à savoir où elle se retrouvera dans une semaine ou un mois. Elle s’abandonne aveuglément au courant.

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C’est ce que j’ai fait à l’époque en promenant ma jeune vingtaine autour de la planète avec mon sac à dos. Je ne me posais jamais longtemps lorsque je rentrais au pays. Inconsciente de fuir quelque chose, j’étais à la recherche de l’inconnu. Ce n’est qu’en rentrant de France avec mon bébé de 18 mois que j’ai commencé ma véritable quête : la rencontre avec moi-même. Ce petit ange qui dépendait totalement de moi, me forçant à quitter ma vie de nomade, m’avait en réalité permis de me remettre au monde et d’apprendre à aimer celle que je fuyais : moi-même.

Je me suis mise à observer le monde autrement, allant jusqu’à devenir végétarienne une dizaine d’années avant la mode actuelle. Nous vivions une simplicité bien involontaire, afin que je puisse être plus présente pour ma fille qui m’exprimait son besoin de passer plus de temps avec moi. Consciente de l’urgence de changer nos modes de vie, je rêvais de nature, d’autosuffisance et d’un travail qui me permettrait de contribuer à un monde meilleur. Quand je m’imaginais terminer mes projets d’écriture, je me voyais au bord de l’eau, entourée d’arbres. Ne voulant pas priver ma fille de la possibilité de voir son père régulièrement et de poursuivre ses études, je patientais, ayant même accepté de vivre là où nous devions garder les fenêtres fermées en été pour ne pas entendre les avions en approche de l’aéroport.

Mon chat se déplace avec grâce, puis renifle une talle de menthe sauvage, à la recherche de la souris. Cette variété envahissante prolifère près de la rivière. Juste à côté, quelques plants de verge d’or ondulent au vent. Je projette d’en faire sécher à la fin de l’été, car cette plante médicinale est très utile pour traiter les infections urinaires. Je vois maintenant des trésors là où d’autres n’y verraient que mauvaises herbes.

Quel privilège d’enrichir chaque jour mes connaissances en travaillant avec de chevronnées herboristes dans une école d’herboristerie en ligne. Chaque jour, je parle à des passionnés de par le monde qui veulent étudier les plantes médicinales, les faire pousser, les transformer et les utiliser pour une plus grande autonomie au niveau de leur santé et de celle des autres dans leur région. Contribuer à ma façon à retransmettre ce savoir donne un tout nouveau sens au monde de demain dans lequel évolueront ma fille et les générations futures. J’y vois enfin de l’espoir. Il y a tant à faire!

De l’autre côté de la rivière, je vois, sans le distinguer, quelque chose bouger. Un castor ou un lièvre peut-être? Il est impossible de se sentir seule dans la forêt. Les arbres dégagent souvent plus d’énergie que les gens que je côtoyais en ville. Je ferme les yeux et savoure la sensation de bien-être qui m’habite. J’ai encore un peu de mal à réaliser quece bonheur fait désormais partie de ma réalité quotidienne. J’inspire. Merci.new-hammock

Dix mois plus tôt, je me suis arrêtée net devant un étalage de hamacs dans un magasin entrepôt. Très compact, chaque hamac logeait dans un étui plus petit qu’un ballon de football. Il n’en restait qu’une douzaine. Il m’en fallait un. C’était fou. Que ferais-je d’un hamac dans notre appartement de l’arrondissement Saint-Laurent? J’étais figée sur place à fixer les petits paquets turquoise, me voyant déjà allongée dans ce hamac au bord de l’eau, dans un futur chez-moi en nature. Rien ne pressait, car j’étais encore loin de réaliser mon rêve. Pourtant, j’avais la sensation que c’était ce hamac qui me mènerait vers lui. Je l’ai acheté.

Un mois après avoir commencé mon nouvel emploi, avant même de me mettre à chercher un endroit où habiter, une série de synchronismes m’a conduite à une petite maison qui, me disait-on, serait bientôt vacante. Situé en forêt au bord d’une rivière, le terrain était enchanteur. En m’approchant de la berge, j’ai découvert une énorme roche plate entre deux puissants chênes. Dans chacun de leur tronc était enfoncé un énorme crochet argenté, où attendaient des attaches à hamac…

 

par Toutarmonie

Pendant que la nature se transforme

Vous me manquez! Déjà presque 7 mois que je ne suis pas venue m’entretenir avec vous. Je ne cesse de m’étonner de la rapidité à laquelle passe le temps. Un vie, c’est un claquement de doigt, sans plus.

Depuis la dernière fois, j’ai vécu 2 déménagements, le mien et celui du bureau, en pleines canicules (oui un « s » car il y en a eu plusieurs). En fait, l’été au complet me semble avoir été une canicule. À trois reprises, j’ai reçu des avis de tornades sur mon cellulaire. La dernière fois, j’en ai reçu 5 en une heure et de fait, pas très loin d’ici, 6 tornades ont fait d’énormes dommages. Je m’enfermais seule avec mes 2 chats dans la pièce centrale (la toilette) en attendant que cela passe. Nous avons eu des climats tout simplement tropicaux qui parfois faisaient de la buée sur l’extérieur des fenêtres des maisons. Aujourd’hui, j’ai cueilli des framboises! Depuis le 2 octobre que j’en récolte, dans ces mêmes plants qui ont donné une récolte en juillet. La chaleur faisait mûrir trop vite les fruits et avant que je n’ai pu les cueillir, un ours a piétiné plusieurs de mes framboisiers. Des framboises en octobre, moi je n’avais jamais vu cela. Elles sont plus grosses, plus savoureuses et plus juteuses qu’en été. Un délice!

On n’a pas fini d’être étonnés des changements que le réchauffement climatique apporte. Cela dit, ça commence à sentir l’hiver. Tout est enfin prêt. À mon nouveau chez-moi, je vois beaucoup de cerfs de Virginie. Un pur bonheur! Je les prenais pour des chevreuils, mais les chevreuils n’ont pas de queue et mes visiteurs ont une formidable queue blanche qui se dresse lorsqu’ils courent. (Faux! Cerfs et chevreuils seraient des synonymes.) Samedi matin, deux jeunes gracieux cerfs m’ont salué lorsque j’ai ouvert les rideaux et une gélinotte huppée sautillait sur place derrière la maison. J’adore les weekends très venteux d’octobre parce que ça semble éloigner les chasseurs que je trouve très agressants. Me faire réveiller par des tirs à 6 h 30 du matin, ça me met toute à l’envers. Je souhaiterais inviter tous ces animaux à se réfugier chez moi, mais même ici, je ne crois pas qu’ils seraient à l’abri de ces gens peu respectueux. Il semblerait que même la maladie débilitante chronique du cerf ne fait pas peur aux chasseurs.

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J’habite tout près d’un parc national et donc je vois de nombreux animaux. Il y a une telle variété d’oiseaux chez-moi que de mon hamac de salon, face à mes grandes fenêtres, je n’ai qu’à attendre un peu avec mes jumelles et je fais de superbes découvertes. La nuit, quand j’éteins toutes les lumières intérieures, c’est noir encre, car il n’y a aucune lumière aux alentours. En juin, j’avais droit à un formidable ballet de lucioles. J’en avais les larmes aux yeux tant cela était magnifique. En août, ce furent les Perséides qui m’ont offert un spectacle digne du planétarium.

À mon arrivée ici, il m’a fallu quelques semaines pour découvrir d’où provenait un puissant cri nocturne. Un cri effroyable à glacer le sang. J’ai d’abord cru à un oiseau de proie, mais j’ai finalement découvert que c’était le cri d’une renarde. Si vous ne savez pas de quoi je parle, je vous invite à cliquer ICI et d’écouter ce que ça donne. J’ai trouvé cela sur le web, car mes enregistrements n’étaient pas très bons. Ses cris peuvent durer plus d’une heure. Assez particulier, surtout quand on ne sait pas ce que c’est et que cela résonne en écho.

Les premiers flocons sont tombés depuis 4 jours. Les feuilles colorées se mettent à tomber et les insectes au ralenti semblent drogués. La nature se transforme pour faire place à l’hiver. Les gens sont plus fatigués, parce que le corps aussi se prépare à l’hiver. Il demande de ralentir, ce que nos vies acceptent mal. Manger selon les saisons, vivre au rythme des saisons, n’est pas encouragé dans nos sociétés. Pourtant, la nature nous parle et nous guide.

Je vous dis à bientôt, car je devais être de retour plus assidûment.

Toutarmonie