L’énergie sacrée du bois

Un de mes bonheurs est d’observer la nature environnante. En prenant mon petit-déjeuner au bord de la fenêtre, à observer les mésanges, geais bleus, picbois, bruants, sittelles, roselins et chardonnerets, je fais le plein de vie. Les écureuils viennent manger les graines qui tombent et une souris mignonne engrange dans son tunnel sous la neige d’autres graines éparpillées. Au loin un couple de gélinottes huppées convoite aussi ces graines, mais elles n’osent pas trop s’approcher. Des traces dans la neige indiquent que des ratons sont venus lécher les graines durant la nuit. Je vais remplir ma tasse et une famille de dindons sauvages s’enfuit en me voyant revenir.

Visiteur nocturne

Toute cette vie me procure une joie profonde et m’apaise. J’ai remarqué que lorsque je sors remplir les mangeoires, les mésanges s’approchent de moi et elles semblent rire de bonheur! J’ai l’impression qu’elles me reconnaissent, alors je tend la main pleine de graines et je retiens presque ma respiration. La magie opère rapidement et je me transforme en Blanche-Neige! C’est tellement émouvant de voir qu’ils me considèrent comme leur amie.

Toute cette nature qui m’entoure m’inspire. Si bien qu’un après-midi d’hiver où le proprio installait des coupes-froids chez moi, alors que je lui parlais de mes projets d’écriture, une idée m’est venue. Il est un excellent ébéniste, ayant construit lui-même avec créativité la maison que j’habite avec le bois présent ici. Ça fait longtemps que je rêve d’une table d’écriture en bois naturel, un endroit spécial pour m’inspirer et m’accompagner dans mes projets. Je lui demande alors s’il accepterait que je lui passe une commande spéciale pour ma table. Une table en bois originale, toutes en courbes, qui vibre et qui ait une âme. Il me revient quelques jours plus tard avec une proposition.

« Pourquoi ne la ferais-tu pas toi-même? Je te guiderai, je te prêterai l’atelier et les outils. »

L’idée m’enchantait! J’ai toujours rêvé de travailler le bois, mais quand j’étais jeune, mon père ne voulait pas m’enseigner parce que j’étais une fille. Hey oui! J’ai donc accepté la proposition créative.

La base allait avoir 3 pattes irrégulières, que nous taillerions plus tard. Un morceau hyper lourd de sapin baumier (oui avec l’odeur extraordinaire qui le caractérise) ferait cette base.

Il a fallu le laisser dégeler un peu, puis un samedi matin, je suis arrivée avec mon thermos de tisane, vêtue de mes combines et je me suis lancée avec pour seuls outils une plane, deux ciseaux à bois et un marteau.

J’ai travaillé sans relâche pendant plus de 6 heures à retirer l’écorce encore gelée et retirer les branches et nœuds. Le temps n’existait plus. Je ressentais la majestueuse présence de cet arbre et une complicité s’installait déjà entre lui et moi. Je retrouvais l’extraordinaire dialogue silencieux que j’avais avec les arbres qui soutenaient mon hamac à ma précédente résidence. J’en étais émue aux larmes, tant je ressentais déjà sa présence m’inspirer. Je me voyais déjà écrire sur cette table unique, pour ne pas dire AVEC cette table.

Cela demande beaucoup de force et de jus de bras, comme on dit. J’étais tellement envoutée que j’en oubliais ma forme physique. Ce n’est qu’une fois chez-moi, après une bonne douche que je réalisais que j’avais mal partout!

La fois suivante, comme ça avait dégelé un peu plus, j’ai pu continuer ma tâche et j’ai fait une surprenante découverte. Mon arbre m’offrait un cœur!!! Dans le creux de la jonction de la longue patte, en creusant pour sortir l’écorce, un cœur est apparu! Il ne sera pas visible, puisqu’il sera sous la table, mais moi je sais qu’il est là.

Il y eu plusieurs étapes, dont la taille des pattes et du troncs. Pour cette étape-là, j’ai laissé l’expert manœuvrer la grosse scie électrique. Vous remarquerez que sur la photo sur la neige, avant la coupe, il ressemblait à un éléphant avec ses deux yeux et sa bouche ouverte!

Il fallait ensuite trouver le morceau de bois qui allait devenir le dessus de la table. On s’est promené dans ses nombreuses réserves, mais je ne ressentais toujours passer le courant pour s’unir à ma base. J’étais un peu mal, parce que je voyais bien qu’il me proposait plusieurs options, mais je ne ressentais pas la connexion jusqu’à ce qu’il me présente cette pièce là en pin blanc.

C’était loin d’être terminé. J’ai choisi un morceau qui possède une entaille à l’endos, donc j’allais devoir la contourner. J’ai le plus grand des respects pour les ébénistes et sculpteurs. Je découvre des muscles à mes bras que j’ignorais avoir! Le soir, je me frictionne avec de la crème à l’arnica parce que j’en ai même de la difficulté à lever ma petite chatte, tant mes bras sont épuisés. L’expression « tomber sur un nœud » prend tout son sens pour moi maintenant. Ouille!

Hier, alors que j’étais seule et que je tentais de figurer comment j’allais faire pour enlever le bois du coin, dans le mauvais sens du bois, j’ai ressenti une forte présence d’une entité à mes côtés. C’était tellement intense que je pleurais comme une Madeleine. Je me suis retrouvée à tenir le ciseau à bois d’une manière nouvelle et sans comprendre ce qui se passait, j’avais fait le coin en rond!!! C’est alors que je me suis souvenue que mon défunt grand-père avait fait l’école d’ébénisterie lorsqu’il était jeune. Vous dire comme cette table inachevée à déjà une valeur inestimable à mes yeux!

Ce n’est pas terminé, loin de là. J’ai dû rentrer le dessus de la table chez-moi pour qu’il s’acclimate à la température ambiante pendant deux semaines avant de penser le sabler et couper des zones plus sensibles et reprendre des forces aux bras!

Cependant, ce soir je vous écris en grande première sur le dessus de ma table que j’ai temporairement déposé sur une table en fer forgé. Je trouve cela très excitant!

J’ai commencé à m’initier à la sculpture depuis quelques semaines en visionnant des tutoriels et en m’équipant petit à petit. Éventuellement, lorsque je maîtriserai un peu plus, j’aimerais sculpter les pattes de ma table.

Alors voilà pourquoi je suis si silencieuse depuis un moment.

Saint-Exupéry écrivait: « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui la rend si précieuse. » Loin d’avoir l’impression de perdre mon temps, ce temps passé à travailler sur ma table me la rend infiniment précieuse. Cela s’additionnera chaque fois que je m’en servirai pour écrire. Le simple fait de la toucher, de la ressentir, donne une profondeur à ce que je vais écrire.

Toutarmonie

Les adieux de 2019

Nous voici rendus à la dernière journée de 2019. Nous tentons toujours d’essayer de qualifier l’année qui se termine, allant d’année de merde à formidable. Comme bien d’autres, je me suis souvent enthousiasmée de voir arriver une nouvelle année, avec l’espérance que celle-ci sera plus clémente, moins ceci, moins cela. Tournons vite la page sur une année prometteuse de toutes les possibilités, sommes-nous tentés de dire.

Cela m’amène à vous parler de ce bruant hudsonien qui s’est fracassé sur l’une des fenêtres de la maison. Il s’est retrouvé à suffoquer, le tête enfoncée dans le neige, trop sonné pour s’en extirper. Je l’ai sorti de là et déposé sur une tablette devant mon entrée. Pendant que je suis rentrée, en quête d’une petite boîte et d’un morceau de tissu doux pour le garder au chaud à l’intérieur, à l’abri de mes chats, pendant qu’il reprendrait ses esprits, ma fille a retiré la neige qui recouvrait ses fines plumes et elle le caressait doucement. Puis, quand je suis ressortie avec ma boîte, il a prit son envol. Il s’est posé un bon moment sur une branche, puis à notre grand bonheur, il est reparti apparemment rétablie. Tous n’ont pas cette chance et se brisent souvent le cou sur la fenêtre.

Malgré les épreuves, malgré la situation planétaire, je me réjouis d’avoir pu vivre l’année qui s’achève. Tous n’ont pas eu ce privilège! Nous sommes ici sur Terre pour vivre des expériences et cheminer, alors à ce titre toutes les années s’équivalent. Comme le petit bruant, nous avons la chance d’être en vie et de pouvoir savourer chaque seconde.

Être en vie pour admirer ce qui reste de la nature.

Pouvoir observer les animaux et découvrir des pistes de renards sur la neige au matin.

Danser sous le soleil.

Savourer un fruit fraîchement cueilli.

Croiser un sourire.

Sentir le vent sur mes joues.

Écouter le chant des oiseaux et le hurlement des coyotes.

Entendre la voix de ceux que j’aime et ressentir leur énergie caractéristique.

Ressentir et entendre mon univers intérieur.

Chanter à tue-tête en conduisant mon auto.

Saluer en souriant des gens que je ne connais pas.

Admirer mes chats s’abandonner sur moi en ronronnant.

Créer, écrire, lire, rêver.

Et surtout aimer. M’aimer moi, aimer la vie, aimer toute vie, aimer les 4 saisons en appréciant leurs contrastes et différences, aimer le changement, aimer le silence tout comme la musique, aimer mon corps qui se transforme avec les années, aimer changer, aimer aimer.

Je vous rassure, je ne suis pas malade et je ne crois pas que nous devions attendre non plus que nos proches le soient pour apprécier leur compagnie.

Que vous soyez jeune ou vieux, que vous soyez en santé ou malade, que vous soyez seul.e ou en couple, que vous ayez ou non des enfants, je vous souhaite pour 2020 de prendre le temps (car nous avons toujours ce choix, quoiqu’on en pense) d’aimer la vie et d’apprendre à savourer toute chose et toute personne, comme lorsqu’on vient de traverser avec brio une grosse épreuve dont nous ne savions pas si nous en sortirions.

Je vous souhaite aussi de ne pas laisser la technologie happer votre temps.

Photo de Lisa Vanderhoop

C’est ça que je vous souhaite cette année.

Avec tout mon amour,

Toutarmonie

Photo de Geart Weggen
Galerie

Vivre avec la nature

 

Je vous partage aujourd’hui des petites parcelles de mon coin de pays. Ce sont les endroits où je m’énergise à vélo. Tout au long de mes randonnées, je ne cesse de remercier la vie de m’entourer de paysages aussi formidables. Les odeurs sont aussi extraordinaires que les panoramas. Tantôt une odeur de forêt, tantôt une odeur marine, ou bien de foin coupé, de pollen ou des arbres en fleurs. Les sons à eux seuls peuvent apaiser. Un concert d’oiseaux, d’insectes, de ouaouarons et de grenouilles… parfois un « plouk » quand une tortue, un castor, une loutre, un rat musqué plongent. Je ne manque pas d’apporter avec moi mes jumelles afin de pouvoir apprécier toutes les subtilités de mes rencontres animalières. La photos d’un trou avec des trucs blancs tout autour, c’est un nid de tortues serpentines qui fut pillé par un animal. Le petit crapaud, c’est Thierry, le petit gardien de mon jardin.

Je dédie ces images de nature à Aphadolie qui vit en banlieue parisienne et pense avec nostalgie à son voyage au Canada

 

Toutarmonie

Pendant que la nature se transforme

Vous me manquez! Déjà presque 7 mois que je ne suis pas venue m’entretenir avec vous. Je ne cesse de m’étonner de la rapidité à laquelle passe le temps. Un vie, c’est un claquement de doigt, sans plus.

Depuis la dernière fois, j’ai vécu 2 déménagements, le mien et celui du bureau, en pleines canicules (oui un « s » car il y en a eu plusieurs). En fait, l’été au complet me semble avoir été une canicule. À trois reprises, j’ai reçu des avis de tornades sur mon cellulaire. La dernière fois, j’en ai reçu 5 en une heure et de fait, pas très loin d’ici, 6 tornades ont fait d’énormes dommages. Je m’enfermais seule avec mes 2 chats dans la pièce centrale (la toilette) en attendant que cela passe. Nous avons eu des climats tout simplement tropicaux qui parfois faisaient de la buée sur l’extérieur des fenêtres des maisons. Aujourd’hui, j’ai cueilli des framboises! Depuis le 2 octobre que j’en récolte, dans ces mêmes plants qui ont donné une récolte en juillet. La chaleur faisait mûrir trop vite les fruits et avant que je n’ai pu les cueillir, un ours a piétiné plusieurs de mes framboisiers. Des framboises en octobre, moi je n’avais jamais vu cela. Elles sont plus grosses, plus savoureuses et plus juteuses qu’en été. Un délice!

On n’a pas fini d’être étonnés des changements que le réchauffement climatique apporte. Cela dit, ça commence à sentir l’hiver. Tout est enfin prêt. À mon nouveau chez-moi, je vois beaucoup de cerfs de Virginie. Un pur bonheur! Je les prenais pour des chevreuils, mais les chevreuils n’ont pas de queue et mes visiteurs ont une formidable queue blanche qui se dresse lorsqu’ils courent. (Faux! Cerfs et chevreuils seraient des synonymes.) Samedi matin, deux jeunes gracieux cerfs m’ont salué lorsque j’ai ouvert les rideaux et une gélinotte huppée sautillait sur place derrière la maison. J’adore les weekends très venteux d’octobre parce que ça semble éloigner les chasseurs que je trouve très agressants. Me faire réveiller par des tirs à 6 h 30 du matin, ça me met toute à l’envers. Je souhaiterais inviter tous ces animaux à se réfugier chez moi, mais même ici, je ne crois pas qu’ils seraient à l’abri de ces gens peu respectueux. Il semblerait que même la maladie débilitante chronique du cerf ne fait pas peur aux chasseurs.

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J’habite tout près d’un parc national et donc je vois de nombreux animaux. Il y a une telle variété d’oiseaux chez-moi que de mon hamac de salon, face à mes grandes fenêtres, je n’ai qu’à attendre un peu avec mes jumelles et je fais de superbes découvertes. La nuit, quand j’éteins toutes les lumières intérieures, c’est noir encre, car il n’y a aucune lumière aux alentours. En juin, j’avais droit à un formidable ballet de lucioles. J’en avais les larmes aux yeux tant cela était magnifique. En août, ce furent les Perséides qui m’ont offert un spectacle digne du planétarium.

À mon arrivée ici, il m’a fallu quelques semaines pour découvrir d’où provenait un puissant cri nocturne. Un cri effroyable à glacer le sang. J’ai d’abord cru à un oiseau de proie, mais j’ai finalement découvert que c’était le cri d’une renarde. Si vous ne savez pas de quoi je parle, je vous invite à cliquer ICI et d’écouter ce que ça donne. J’ai trouvé cela sur le web, car mes enregistrements n’étaient pas très bons. Ses cris peuvent durer plus d’une heure. Assez particulier, surtout quand on ne sait pas ce que c’est et que cela résonne en écho.

Les premiers flocons sont tombés depuis 4 jours. Les feuilles colorées se mettent à tomber et les insectes au ralenti semblent drogués. La nature se transforme pour faire place à l’hiver. Les gens sont plus fatigués, parce que le corps aussi se prépare à l’hiver. Il demande de ralentir, ce que nos vies acceptent mal. Manger selon les saisons, vivre au rythme des saisons, n’est pas encouragé dans nos sociétés. Pourtant, la nature nous parle et nous guide.

Je vous dis à bientôt, car je devais être de retour plus assidûment.

Toutarmonie

Convention internationale de bernaches sur le fleuve St-Laurent

Je vous écris exceptionnellement de mon IPod! Je suis couchée, prête pour ma nuit, mais auparavant je voulais partager avec vous le spectacle auquel nous avons eu droit!

Je vis au bord du fleuve St-Laurent, et j’ai le privilège d’habiter directement sous la trajectoire officielle des bernaches. Durant les migrations, elles se donnent rendez-vous juste ici sur l’eau. Ce soir elles sont arrivées par centaines. Il y en a sûrement au moins 1000!!! Nous les entendions bien puisqu’il à fait presque 26 Celcius aujourd’hui, et donc les fenêtres sont ouvertes. Puis plus tard dans la soirée, on a entendu un concert étonnant! Elles semblaient toutes parler en même temps!!! Pas tous les jours qu’on assiste à un tel concert! Mon gros chat avait la trouille!

Elles bavardent encore un peu, car même si les fenêtres sont fermées en ce moment, on peut quand même les entendre de temps en temps.

J’ose pas imaginer le spectacle demain matin lorsqu’elles prendront leur envol toutes ensembles!!!

Mise à jour matinale:

Je les ai observé ce matin… le lever du soleil était spectaculaire! Une énorme sphère orange, une brume montant du fleuve… quelques cris d’oiseaux… Mais les bernaches partaient en petits groupes, pas toutes en même temps. Je suis allée prendre un café à un petit resto face au champ pour mieux les apercevoir. Elles allaient se chauffer les fesses dans le champ après avoir passé la nuit sur l’eau quand même froide du fleuve, avant de reprendre leur envol vers leur destination finale. J’étais heureuse de constater que tous ceux qui les observaient les respectaient et ne s’approchaient pas, les laissant se reposer.

Spectacle fascinant d’étourneaux

Deux Britanniques ont assisté à l’un des phénomènes les plus spectaculaires du règne animal : le vol groupé de milliers d’étourneaux. C’est en Irlande au-dessus du lac Shannon sur lequel elles voguaient dans une barque qu’elles ont vu apparaître les oiseaux formant un véritable essaim. Pendant plusieurs minutes, le nuage a virevolté et tournoyé au-dessus des eaux avant de disparaître au niveau de la cimes des arbres. Ce phénomène appelé « murmuration » en anglais est en fait une réelle question de vie pour les étourneaux qui peuvent ainsi profiter de la sécurité du groupe pour trouver un abri pour la nuit et échapper aux prédateurs. 

Source: Maxisciences.com