Voyage dans le temps un 25 décembre 2020

Je vis actuellement le 25 décembre le plus étrange de ma vie!

C’est Noël, je sais, mais ceux qui me suivent depuis plusieurs années savent que je ne célèbre plus cela depuis longtemps. Pour moi c’est un jour comme les autres que j’apprécie particulièrement puisqu’il coïncide avec mes vacances, mais je vois bien que ce n’est pas le cas de la majorité des gens. Curieusement, grâce au confinement obligé et aux interdictions de rassemblement, les gens vivent Noël un peu plus comme moi en ce moment. Ils se retrouvent de force avec eux-mêmes à devoir apprivoiser l’ici et maintenant. Pas d’échange de cadeaux, pas d’excès de nourriture, pas de course folle imposée chez les uns et les autres. Pas de boxing day demain non plus.

Depuis hier soir, c’est le déluge ici au Québec. Nous avons reçu des quantités impressionnantes de pluie, alors que nous devrions être en plein hiver. Il y avait du tonnerre hier soir! Pourtant, il y a quelques jours, des voisins marchaient sur la rivière Outaouais gelée. De la pluie en hiver, cela arrive de plus en plus quand le mercure flirte avec le zéro, mais 14 degrés Celsius (à Montréal) et 18 degrés (Granby) un 25 décembre, c’est du jamais vu! Ce matin, je suis sortie nourrir les oiseaux sous une brume flottante, sans manteau avec des bottes de pluie. Pas un seul frisson. Cela est très étrange, croyez-moi. Plus de neige. Ça faisait kouik kouik en marchant sur l’herbe. J’ai même cueilli des brins d’herbe pour mes chats! Voyez le contraste…

À gauche, un 25 décembre normal, à droite photo prise ce matin.

En observant les oiseaux, j’ai entendu quelque chose de surprenant; le bruit d’une rivière déchainée! Ça ne pouvait pas être la rivière Outaouais, donc ça ne pouvait être que le tout petit ruisseau chez le voisin. Je suis allée y jeter un œil. C’était impressionnant! Plus rien à voir avec le mince filet d’eau.

En marchant, je me sentais comme dans un film de science-fiction où les personnages voyagent dans le temps. Je venais de changer de saison. Peut-être étais-je dans un monde parallèle?

Ajoutez à cela la situation pandémique actuelle qui nous amène chaque jour son lot de « surprises » et vous avez tout ce qu’il faut pour constater que nous sommes illusions et que nous ne contrôlons rien du tout. Tout est possible.

Comme si ce n’était pas déjà assez étrange, en arrivant devant la grange, j’ai vu un chat noir errant de dos. Je l’ai interpelé « Minou minou minou! » Rien! « Minouuuuuuuu? » Toujours rien. Il avançait très lentement. Je me suis approchée bruyamment sans qu’il ne réagisse. J’ai vite compris qu’il était sourd. J’étais si proche qu’il me suffisait de me pencher pour le caresser, ce que je n’ai pas fait par respect. Quand il m’a vu, il s’est enfui dans la grange en sursautant. J’ai tout juste eu le temps de voir une grosse plaie entre son oreille et son œil. Possiblement des mites d’oreilles de longue date. Je n’aime pas cette sensation d’impuissance face à la souffrance. Je suis revenue lui laisser un peu de nourriture, sans garantie qu’il la verrait, c’est tout ce que je pouvais faire pour lui.

J’ai su qu’il y avait un avis de gel en Floride, à plus de 2400 km au sud d’ici. Peut-être qu’un jour, ce seront les habitants de la Floride qui viendront passer l’hiver au Québec!

J’ai passé la journée dans un état de stupéfaction, lequel me donnait la sensation d’un arrêt dans le temps, comme un observateur de quelque chose d’extérieur à lui. D’ailleurs, depuis le début de mes vacances, je me sens hors du temps, hors de mon corps même, dans un état très particulier plutôt très agréable. Je traverse une période d’initiation très intense. Deux choix s’offrent à nous dans ces moments-là; paniquer et angoisser OU lâcher prise et se souvenir que nous ne contrôlons rien. J’ai choisi la 2e option, en misant sur la foi en mon ressenti et en ce qui me guide intérieurement. Cela produit des miracles…

Donc où que vous soyez, quoique vous viviez, je vous souhaite une merveilleuse rencontre avec vous-même. Apprendre à ÊTRE dans la seconde, nous fait voir les choses autrement puisque nous les ressentons autrement.

Joyeux Maintenant!

Toutarmonie

Doit-on perpétuer les traditions?

Voici la vue que j’admirais en ce matin du 24 décembre, dans le silence de cette magnifique journée. Depuis près de 15 ans, je ne célèbre pas Noël. C’est un choix. Le mien. Je respecte les autres, mais moi, je me sentais comme un imposteur de perpétuer la tradition de Noël, puisque je ne n’adhérais à aucune religion. De plus, je ne souhaitais plus embarquer dans ce trip de surconsommation qui fait vivre les entreprises. Si Noël est la fête de l’amour, alors cela sera tout au long de l’année, pas un jour particulier parce que la société nous le dicte.

 

J’avais à l’époque une fillette qui commençait l’école. Il m’a alors fallu être très créative pour lui faire accepter de ne pas vivre cette période des Fêtes comme le faisaient ses amis, mais au final, nous célébrions l’amour tout au long de l’année, ce qui a fini par faire l’envie de ses amis!

Encore aujourd’hui, quand les gens apprennent que je ne célèbre pas Noël, on me parle souvent de l’importance de perpétuer les traditions. Lorsque ces traditions respectent nos valeurs, je suis bien d’accord, mais à partir du moment où on s’accroche à des moments passés de notre enfance, sans y raccrocher notre cheminement, je crois qu’il nous revient de créer de nouvelles traditions, de briser ce cercle malsain.

Je me souviens que lorsque j’étais enfant, c’était moi qui décorais le sapin artificiel poussiéreux de toutes ses petites lumières, de ses guirlandes scintillantes et autres décorations faites en Chine. Je mettais de la musique de Noël et je dansais devant le sapin, tout autour de la table du salon pendant des heures. Sous le sapin, s’accumulaient des cadeaux (trop de cadeaux pour les apprécier vraiment), enveloppés de papier aux jolies couleurs, emballages que nous devions déchirer pour nous défouler d’avoir su attendre jusqu’à ce jour particulier. Ensuite, des tables entières de nourritures nous attendaient. Nous répétions cela plusieurs fois, en allant chez la belle-famille, chez les grands-parents et autres soirées du genre. Si bien qu’après quelques jours, les tourtières, ragoûts de pattes de cochon, sandwiches sans croûtes et tartes de toutes les sortes, nous sortaient littéralement par les oreilles! D’ailleurs, les centres de fitness courtisent tout le monde après les fêtes, pour inviter à perdre les kilos gagnés durant ces jours de « festivités ».

J’ai préféré briser ce cycle et offrir à ma fille de nouvelles traditions avec lesquelles nous nous sentons respectées, tout en respectant l’environnement. Je n’arrivais plus à trouver du plaisir à tuer un arbre pour un bref « plaisir ». Je n’arrivais plus à courir les magasins comme une sorte de ruée vers « la bonne idée » cadeau pour les professeurs, les amis, les parents, les enfants. Bien des adultes remettent des listes de ce qu’ils souhaitent recevoir pour ces échanges de cadeaux! Tant qu’à faire une liste, pourquoi ne pas s’offrir à soi un cadeau tout simplement? Tant de gens s’endettent pour payer ces cadeaux souvent inutiles et ces repas gargantuesques! Avouez que durant cette période des Fêtes, nous mangeons beaucoup trop! C’est vraiment exagéré! Combien de gens passent des jours aux fourneaux, stressés, afin de nourrir les troupes? La Guignolée récolte de porte en porte des denrées pour les remettre aux gens moins fortunées à Noël, mais pourquoi aidons-nous les moins fortunés que durant les Fêtes? Si vous aviez de la difficulté à joindre les deux bouts, vaudrait-il mieux manger un gros repas de fête, ou plusieurs repas équilibrés?

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Vivant dans un pays où les hiver peuvent être extrêmes, il n’est pas rare que lors du fameux réveillon du 24 décembre ou le jour de Noël, nous nous retrouvions avec du verglas ou une importante tempête de neige, obligeant souvent les gens à prendre la route dans des conditions dangereuses, dont des grands-parents parfois peu habitués à sortir le soir.

On me parle souvent aussi de la magie de Noël. Honnêtement, je ne vois rien de « magique » aujourd’hui à ces pratiques barbares programmées par un système de consommation. Un Père Noël obèse, qui passe les semaines avant Noël dans les centres commerciaux, qui est partout en même temps pour distribuer des cadeaux made in China le soir en question, passant par une cheminée bien trop petite pour sa taille, et cela sans salir son costume blanc et rouge! Vraiment?

Il y a moyen de mettre de la magie dans nos vies sans le faire de manière artificielle à mon avis. Regardez comme cette rivière scintillante est 100 fois plus magique que des guirlandes métalliques et des lumières de couleurs! De la magie naturelle…

 

Nous pouvons parler à nos enfants du monde invisible parallèle à nous, plutôt que de leur raconter ces histoires fabriquées pour rapporter aux entreprises, de les faire rêver sur ce qui se trouve au-delà de notre lune et des étoiles. Nous pouvons faire un rituel du solstice, un peu comme le faisaient les autochtones. Nous pouvons utiliser ce temps de congé pour vraiment passer du temps de qualité avec nos proches, sans nous stresser et sans devoir faire un véritable marathon. Sans nous endetter non plus.

Certains trouvent que grâce à Noël, ils peuvent enfin voir leurs enfants ou parents! Vraiment? Personnellement, si ma fille ne venait me voir qu’à Noël, parce qu’elle se sentirait obligée par la pression collective, je préférerais ne pas la voir du tout! Tant d’attentes de toutes parts! Obligations d’offrir à un moment spécifique, obligations de recevoir, obligations de visiter, obligations de ne pas décevoir, obligations de performer pour plusieurs (à la cuisine et ailleurs), obligations de dépenser, obligations de paraître… Si bien que de nombreuses personnes partent en voyages dans le Sud durant cette période afin de ne pas se faire juger de ne pas vouloir participer à cette mascarade.

Pourquoi est-il si difficile de se respecter et de modifier les traditions? Pourquoi est-il si pénible de se tenir debout et de prendre le recul nécessaire pour refaire certains choix?

 

Je vous assure que cela en vaut la peine! J’aime ma fille, ma famille et mes amis, mais je ne vous dis pas la joie et le bonheur de ne plus faire partie de cette folie malsaine! Alors que les gens se bousculaient aux fourneaux, aux magasins, ou parcouraient de nombreux km, moi je m’émerveillais devant les scintillements de la rivière, de l’éclat de la neige ensoleillée, des pistes d’animaux sur la neige. Sur la photo de gauche, vous voyez la piste du renard qui arpente quotidiennement son territoire. Je l’ai aperçu à une minute d’auto de chez moi, il y a quelques jours, traversant la rue devant mon auto. Il est véritablement énorme et magnifique! Alors que je photographiais ses pistes sur la neige ce matin, j’ai entendu la détonation d’une arme! Un grand silence s’ensuivit. Je crains hélas qu’un voisin ait tiré sur lui. Ce « tueur de renards » célèbre probablement la « fête de l’amour » en ce moment! Ironique, oui je sais, mais c’est quand même la vérité.

Plusieurs personnes, épuisées et vulnérables, en profitent pour se partager des virus et terminent donc leurs vacances malades. Ils pourraient au contraire décompresser, passer en mode zen total et jouer dans la neige avec leurs enfants. Faire des sculptures de neige, marcher en forêt, lire, écouter leurs pensées, prendre le temps de rire et d’aimer sans devoir le démontrer avec des $$$.

 

Elle est magique la vie. Il suffit de regarder la nature pour le comprendre. Alors si ce soir ou demain, tu es triste d’être seul chez toi, va te promener dehors et remercie la vie de t’offrir ce rendez-vous unique avec toi-même!

Je vous souhaite à vous tous de vous partager avec vous-même en tout respect. De vous aimer sans rien attendre en retour et de voir la magie là où elle réside vraiment.

Bon 25 décembre!

Toutarmonie