Je ne suis venue m’entretenir avec vous que 3 fois en 2017 (ceci est la quatrième), mais je suis toujours là et je pense à vous régulièrement. Pour être bien honnête, ça me manque de vous écrire. Ainsi, vous risquez de me lire plus souvent en 2018…
C’est que depuis que je vis en campagne, entourée de la nature, je la savoure! Quand je termine mon travail, je m’empresse de venir communier avec cette vie authentique qu’offrent les arbres, les végétaux, la rivière, les animaux, la lune, les sons, les odeurs. Dans mon hamac, je me fonds dans le décor. Quel bonheur que de pouvoir passer des heures à observer les plantes, à les découvrir, les reconnaître, les utiliser pour sa santé, les goûter…

Je regarde vivre les deux chats qui sont venus à moi et m’ont adopté depuis mon arrivée. Je ne vous ai pas raconté que mon Happy s’est trouvé une amoureuse en novembre 2016? Cette petite chatte errante nous a courtisé. Je ne voulais pas de 2e chat, mais mon Happy en a décidé autrement, heureusement car elle fait notre bonheur. Ils sont tellement touchant tous les deux! Je vous présente donc Lycka (cela signifie bonheur en suédois). Elle rapporte à son mâle des souris en abondance, parfois une petite taupe, des oiseaux, un tamia, car elle grimpe aux arbres les plus haut avec l’agilité d’un écureuil. Lui la protège des intrus. Ils s’embrassent, s’attendent, s’amusent. Un double bonheur!

Vous avez remarqué comme les chats savent savourer le moment présent? Quand ils se détendent, ils s’abandonnent littéralement. Ils peuvent même tomber en bas f’une chaise ou d’une fauteuil, tant ils jouissent du moment présent. Quand ils jouent, ils s’éclatent sans retenu. Quand ils aiment, ils sont souvent plus touchant de vérité que bien des humains, d’une tendresse bouleversante. Pas étonnant que les publications de chats soient si populaires sur les médias sociaux. Ils ne pensent pas aux préoccupations que nous avons. Facile, me direz-vous, ils n’ont pas à penser à payer pour ce qu’ils ont!
Si la réponse se situait ailleurs? S’ils avaient compris, bien avant nous, que la vie est un jeu et que nous n’existons même pas? Après une grosse journée intense et stressante, avez-vous déjà passé 2 heures allongé avec un chat ronronnant non stop à puissance maximale? Cela m’arrive régulièrement et je dois avouer que c’est une réelle thérapie! Cela nous reconnecte sur le moment présent et sur l’univers en nous.

Pourquoi les animaux viennent spontanément à moi? Un hasard? Non, je ne le crois pas. Ils ressentent ce qui est bon pour eux, ils ressentent les gens. Ils voient ce qui ne peut se voir avec les yeux. Depuis 2 semaines, j’ai le bonheur de voir en arrivant et en quittant le bureau un beau gros lapin blanc avec des pointes foncées. Pas un lièvre, mais un lapin! En plein village. Il m’attend là où je stationne mon véhicule!!! Pourtant, il ne mange pas les carottes bio que je lui apporte. Il semble se contenter de ma brève présence. Vous dire le bonheur que je ressens lorsque je le vois! Je me sens comme une enfant qui découvre un trésor caché. Nous communiquons sans mots.
Pas plus tard que samedi dernier, j’ai fait la rencontre d’un nouveau visiteur chez moi. J’avais bien remarqué ses pistes quotidiennes dans les minces couches de neige qui se forment, mais je ne pouvais dire quel animal c’était, jusqu’à ce que mes chats s’empressent de vouloir rentrer à la maison, alors qu’ils venaient à peine de sortir… Quelques minutes plus tard, ce sont mes chats qui ont cessé de respirer et qui regardaient avec frayeur dans la direction du visiteur, un redoutable prédateur pour mes félins; un gros renard roux! Il était superbe. Depuis ce jour, mes chats ne veulent plus sortir, ayant compris qu’ils serviraient de repas. J’ai appris que s’il est gros, c’est possiblement parce qu’il est rusé et qu’il est bon chasseur.

Je croise parfois des chevreuils, des familles complètent de dindons sauvages, des souris, des des écrevisses de rivière, des grenouilles et crapauds (que je n’ai pas osé embrasser), des outardes, des grands hérons et plusieurs sortes d’oiseaux. En janvier dernier, alors que mon ancien véhicule ne voulait pas partir après de très gros froids, lors de mon premier jour de travail après les vacances des Fêtes, j’étais dehors à brancher un chargeur sur la batterie de mon auto lorsque j’ai entendu un bruit semblable à une pioche sur du bois! Un bruit vraiment intense! J’étais persuadé que quelqu’un faisait des travaux à proximité, mais c’était ce magnifique grand pic! La puissance de son bec est hallucinante! Comment fait-il pour ne pas avoir mal à la tête, je me le demande? Bref, cet oiseau a réussi, d’un coup de bec magique, à me faire oublier ma frustration de ne pas pouvoir faire démarrer mon véhicule! C’est pratiquement impossible de se stresser en nature! En tout cas, cela ne dure pas longtemps.
Ces photos furent prises l’hiver dernier, car en ce moment, notre météo ressemble davantage au printemps qu’à l’hiver. Quand je me promène en forêt avec mes raquettes, il est rare que je ne suis pas émue aux larmes devant tant de beauté. Je me suis demandée à de multiples reprises comment j’ai pu faire pour vivre en ville ou en banlieue aussi longtemps! Nous n’avons pas idée comme cela a un impact sur l’ensemble de notre vie!
La nature me fait rire également. À la fin de l’été, j’ai vu de ma fenêtre le becsy (une sorte d’oiseau) qui vivait le long de la rivière à l’été 2016. Il faisait alors la sieste sur une roche au milieu de la rivière. J’étais heureuse de le retrouver, ne l’ayant pas vue de l’été 2017. Pour ne pas l’effrayer, je suis restée à l’intérieur et je l’ai observé avec mes jumelles. Dès que je me suis mise à l’observer de près, il a laissé échapper un puissant jet blanc de son popotin! J’en ai fait le saut! Je vous jure, si un oiseau s’était trouvé derrière lui, il aurait été totalement aspergé! La roche était couverte de ses fientes liquides! J’ai tellement rigolé d’être témoins de cette comédie naturelle! Il s’est alors jeté à l’eau pour se laver et a sûrement dû se trouver une roche « propre » ailleurs!
Cette année, avec l’abondance de pluie, ça pouvait prendre quelques semaines avant que je tonde la pelouse (comme je loue cet endroit, je n’ai pas le choix de tondre la pelouse, mais cela m’irrite car ce n’est pas ainsi que je compte faire lorsque j’aurai ma maison). C’est alors que j’ai fait une merveilleuse découverte. Le terrain était couvert de prunelle, petite fleur mauve d’une formidable plante médicinale. Ce fut d’ailleurs la première teinture mère que j’ai fait chez-moi. Puis en laissant pousser une étroite bande à l’état sauvage le long de la rivière, j’ai découvert avec ravissement de nombreuses plantes médicinales poussant seules; millepertuis, achillée millefeuille, verge d’or, trèfle mauve, prunelle, plantain, pissenlit, menthe, impatiente du cap (cette belle antidote à l’herbe à puces) etc. Puis, dans mes plates bandes, je retrouvais également plusieurs plantes, dont de l’ortie, de la sauge et tout ce que j’avais planté l’année d’avant, dont de la lavande, de la calendule, des herbes aromatiques…

Bref, tout cela pour vous dire que je savoure la vie égoïstement. J’essayerai d’en partager des petits bouts avec vous dans l’année qui vient.
À bientôt!
Toutarmonie