Écrire ou ne pas écrire – partie 2 de 2

Je vous avais promis de revenir vous partager les synchronismes qui se sont mis en place en réécrivant, dans la partie 1 de cette publication, alors me voici.

La magie qui opère en écrivant n’est pas nouvelle pour moi, mais chaque fois elle me fascine. Un de mes lecteurs dessinateur m’écrivait ressentir la même chose au niveau du dessin. Sans doute est-ce le lot des créatifs, quelque soit leur domaine de prédilection. Pourtant, on se retrouve régulièrement à procrastiner. Pourquoi diable cet entêtement, puisque cela nous fait autant de bien? Ça reste encore un mystère pour moi.

Cela dit, dès que je me remet à écrire, les synchronismes se produisent dans ma vie! Parfois ceux-ci n’ont aucun rapport avec l’écriture, mais récemment, alors que j’excellais à procrastiner, je crois que  » la vie  » a voulu me démontrer une direction claire. C’est ainsi qu’en l’espace de 48 heures après avoir recommencé à écrire, 3 synchronismes se sont produits. Je suis d’abord tombée par hasard sur une publication d’un blogue que je ne connaissais pas parlant d’un concours intitulé Nanowrimo. Le défi consiste à écrire un livre de 50 000 mots du 1er au 30 novembre de chaque année. Que gagnez-vous si vous réussissez? Votre propre livre, tout simplement! Le site est une plateforme où tous les participants inscrivent quotidiennement à leur compteur le nombre de mots atteint. Mon but dans la vie n’est certes pas d’écrire un nombre particulier de mots, mais j’avoue que cet outil, si bien utilisé, peu faire en sorte qu’une personne soit plus motivée. Tout au long de l’année, vous pouvez également vous lancer des défis perso échelonnés sur une période maximales de trois mois, avec autant de petits compteurs que vous aurez de projets. Bien que le site soit en anglais uniquement, il existe des groupes dans de nombreuses langues et partout dans le monde. Ce site peut devenir le petit coup de pied bien placé pour vous sortir de votre zone de  » proscratinage « . J’ai trouvé ce synchronisme rigolo et je m’y suis inscrite.

Le lendemain, en consultant mon mur de nouvelles Facebook, je suis tombée sur un concours organisé par Radio-Canada; les prix de la création Radio-Canada. La catégorie est le récit. On doit parler d’un fait vécu en 1200 à 1800 mots. Intéressant! Ça m’interpellait. Premier prix de 6000,00 $ et 1000,00 $ pour les finalistes. Hmmm… cela pourrait contribuer à financer mon autre projet. Quel serait mon sujet? Date limite: 28 février 2018. Ah! J’avais le temps…

Quelques minutes plus tard, je recevais un courriel du centre culturelle d’un village voisin au sujet d’un concours littéraire! Tiens donc! Je ne peux cependant pas dire que le thème  » une histoire à dormir debout  » en 800 mots me transportait, mais l’envie d’y participer s’est imposée! Date limite: 1er avril 2018. Les prix sont modestes, mais pourquoi pas m’amuser à y participer?

Auparavant, je n’avais jamais eu envie de participer à de tels concours et voilà qu’en l’espace de quelques minutes, j’en avais deux dans ma mire!

Qu’aie-je fait par la suite? Hey oui, vous aurez sans doute deviné! J’ai procrastiné! Aucun mot ne figure encore à mon compteur Nanowrimo et je n’ai toujours pas commencé à écrire mes textes pour les concours. Par  » hasard , je suis encore tombée sur le concours de Radio-Canada ce soir. C’est d’ailleurs ce qui m’a incité à venir vous en parler, question de ne pas me laisser le choix. J’ai encore l’intention d’y participer, même si cela ne me laisse que 8 jours pour écrire un récit d’environ 1500 mots! Je me questionne encore sur le choix de mon sujet.

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C’est là qu’intervient un élément essentiel à la créativité, l’état d’être. Nous avons tous nos petits rituels sécurisants. Pour ma part, je démarre la musique de mon IPad en mode aléatoire (il est important pour moi de ne pas savoir ce qui jouera ensuite) et je l’oublie. Ensuite, il est fréquent que j’allume tous mes chandeliers, car j’écris presque uniquement le soir. La lueur dansante des flammes orangées me réconforte et m’invite à m’abandonner à l’univers en moi.

1, 2, 3, GO…!

par Toutarmonie

(Étrange! J’avais commencé cette publication le 11 février, mais je ne l’ai écrite et publiée qu’aujourd’hui le 21 février, pourtant elle apparaît comme si je l’avais écrite le 11! Génial, j’ai pu le modifier.)

Écrire ou ne pas écrire – partie 1 de 2

J’aurai aussi pu nommer cet article, PLUS GRAND QUE SOI.

Avez-vous parfois l’impression qu’il existe une force qui vous pousse dans une direction, même lorsque cela n’est pas ce que vous souhaitez?

Enfant, j’avais besoin d’écrire. Écrire me rendait vivante. Je n’avais pas besoin que d’autres me lisent, mais j’avais cet omniprésent besoin d’écrire. Cela a donc commencé avec la rédaction d’un journal. Adolescente, j’ai même eu plus d’une centaine de correspondants, à une époque où les ordinateurs et les téléphones intelligents n’existaient pas encore. J’ai maintenu cette correspondance pendant quelques années. C’était devenu un passe-temps à plein temps! Je ne vous dis pas le bonheur quotidien que j’avais de découvrir mon courrier dans la boîte à lettres, de sentir le papier sous mes doigts, son bruissement, son odeur et surtout d’avoir l’occasion d’y répondre! Plus tard, face aux épreuves, écrire me permettait de garder le cap et même d’y voir plus clair. Une fois adulte, je crois bien être devenue globe-trotteuse dans le seul but de pouvoir écrire à ma famille et mes amis! C’était le moment que je préférais. Me retrouver seule le soir avec du papier et un crayon, où que je sois sur cette planète me procurait intérieurement une excitation inexplicable. J’écrivais sur tous supports papier, pourvu que ce soit assez grand pour tout écrire! J’écrivais au verso de grandes affiches ou de papier d’emballage, sur plusieurs pages! Quand j’eus finalement un ordinateur, une lettre de 10 pages n’était pas considéré comme une longue lettre. Si je partais quelque part pour un weekend, les deux choses les plus importantes à glisser dans mon sac étaient papier et crayon, comme si je ne pouvais vivre sans avoir avec moi ce kit de survie, même en sachant que je n’aurais pas le temps de les utiliser.

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Lettre géantes de 3 pages

Puis la monoparentalité occupa tout mon temps.

D’aussi loin que je me souvienne, j’achetais compulsivement des cahiers vierges. Vous devriez voir la collection que j’ai! Je ne les utilise pas, mais rien que de les savoir là me rassure. Certaines personnes stockent de la nourriture en cas de catastrophes, moi je stocke du papier! Aujourd’hui, même si j’utilise surtout mon portable pour pouvoir taper les mots aussi vite qu’ils défilent, je dois tout de même éviter le rayon de papeterie, au risque de succomber.

cahiers

Écrire fut un véritable besoin jusqu’au jour où, au fil de mon cheminement, j’ai appris à m’aimer véritablement. J’écris quand même, non plus par nécessité, mais parce qu’une force en moi m’y pousse! La plupart du temps, je ne sais même pas ce que je vais écrire. Il me suffit de m’installer devant du papier ou mon clavier et ça part tout seul.  Je perds complètement la notion du temps, j’en oublie de manger et quand le lendemain, je me relis, je suis bouche bée! Cela est encore plus évident quand j’écris à quelqu’un, si bien que la personne a l’impression que je vois en elle, mais je n’ai été qu’un outil de traduction de ce qui demandait à s’exprimer. C’est ainsi que depuis une vingtaine d’années, si je délaisse l’écriture pour une longue période, ne ressentant plus ce besoin pour pouvoir fonctionner normalement, quelque chose d’étrange se passe autour de moi. Pour vous l’expliquer, je dois vous avouer que dans ma vie, les synchronismes se succèdent généralement comme par magie! Il y aurait là matière à faire un film fantastique, je vous l’assure! Sans doute est-ce pour cela que j’ai la sensation d’avoir vécu 12 vies dans celle-ci! J’ai vécu le lâcher-prise et la confiance envers ce qui me guide jusqu’à son extrême limite, sachant fort bien, avec l’expérience, que je ne suis jamais seule. Cependant, quand dans ma vie tout à coup toutes les portes semblent se refermer et que la magie n’opère plus, je sais que c’est parce que j’ai mis l’écriture de côté depuis trop longtemps. Je le sais, parce qu’il suffit que je m’y remette vraiment pour que le génie sorte de sa lampe et que les synchronismes se succèdent. C’est plus grand que moi et ça me dépasse totalement!

Il y a près de 20 ans, je me suis retrouvée subitement hospitalisée. Les médecins croyaient qu’il ne me restait que quelques jours à vivre! J’ai constaté avec surprise que je n’avais pas peur de la mort, ayant vécu ma vie intensément et réalisé au fur et à mesure mes rêves. Tous, sauf un! Je n’avais pas écrit mes contes! Le plus bizarre là-dedans, c’est que je n’avais finalement aucun problème médical! Aujourd’hui, je crois pertinemment que cela n’avait qu’un but : me pousser à écrire.

Dix mois plus tard, un dimanche après-midi, je n’avais pas pu aller à une conférence qui me tenait vraiment à cœur, n’ayant pas cette somme à ma disposition. À cette époque, cette force en moi me poussait encore à écrire des contes. C’est ainsi que cet après-midi-là, je me suis mise à parler toute seule, en disant  » Tu veux que j’écrive? OK, je vais quitter mon travail actuel et sauter dans le vide pour écrire! Mais tu es bien mieux de t’occuper de moi, parce que je n’ai aucune idée de la manière dont je vais gagner ma vie!  » Dès le lendemain (j’vous le jure!), un ami qui est animateur de radio m’a téléphoné pour me dire qu’il venait de rencontrer une connaissance à lui à la station, une rédactrice en chef d’un magazine et qu’elle recherchait quelqu’un pour écrire un conte en lien avec le thème différent de chaque parution de son magazine. Sans même avoir lu ce que j’écrivais, mon ami lui avait parlé de moi et trois jours plus tard, je commençais ma collaboration pour son magazine. Ce n’était clairement pas avec cela que j’allais gagner ma vie, mais comme je vous le disais, les synchronismes se succédaient. Lors de notre entretien, j’avais remarqué que son magazine ne pouvait pas être rentable, ayant moi-même été représentante publicitaire pour un magazine avant d’être mère. Je lui ai donc proposé mes services. C’est ainsi que d’une pierre deux coups, j’écrivais et je gagnais ma vie en m’occupant du magazine!

magazines

Il m’arrive parfois de savoir que je  » dois  » écrire à une personne, parce que quoi que je fasse, la lettre s’écrit dans ma tête encore et encore jusqu’à ce que je m’exécute. Je relis rarement mes écrits passés, mais s’il m’arrive de tomber sur une longue lettre écrite sous la pression de cette force invisible, je suis ébahie! Je n’en tire aucune fierté, puisque cela ne venait pas de moi! Je ne fais que traduire ce qui était déjà écrit dans un  » cloud intérieur « . C’est très énergisant, si bien que si je commence à écrire à 23 heures et que je suis fatiguée, je risque de me retrouver les yeux grands ouverts à trois heures du matin, encore habitée par cette présence. En même temps, je vis une grande dualité qui me fait procrastiner et faire n’importe quoi d’autre que d’écrire. C’est alors que les synchronismes s’arrêtent jusqu’à se que je me décide à nouveau. Je sais, c’est fou, mais c’est comme cela!

brick wall blocking the doorway

Écrire ou ne pas écrire, la question ne se pose pas. Ce serait comme d’être ou ne pas être!

Vous aurez remarqué qu’il y avait longtemps que je n’écrivais plus vraiment sur mon blogue. C’est que depuis quelques mois, j’ai décidé de cesser de procrastiner et je me suis replongée dans mes projets d’écriture. Mon blogue est une façon de continuer de faire tourner le moteur lorsque je ne dispose pas d’assez de temps pour travailler sur mes projets. Tant que le moteur tourne, je n’ai envie de rien d’autre.

Évidemment, le simple fait de me remettre à écrire a déclenché les synchronismes, mais cette fois-ci, je ressens une sorte d’urgence que je ne m’explique pas! J’ai testé… vous le devinerez. J’ai écris pendant une semaine et dès le lendemain du premier jour, les synchronismes concernant un projet personnel se sont emboîtés. J’ai vraiment ressenti le courant se réactiver et les signes. Puis j’ai été très occupée et j’ai cessé d’écrire, même sur mon blogue, ce qui a refermé immédiatement toutes les portes!

J’en déduis que je n’ai pas à le comprendre ni à savoir pourquoi cela semble si important. Je dois le faire, tout simplement et alors peut-être que tout sera clair avec le recul.

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Dans ma prochaine publication, je vous partagerai les clins d’œil qui se sont succédés, reliés à l’écriture.

par Toutarmonie