Wake up call

– Bonjour, je suis bien à la réception de l’hôtel? J’aimerais un « wake up call » pour demain matin à sept heures, s’il vous plaît.

– Avec plaisir, madame. Puis-je faire autre chose pour vous?

Tout le monde connaît ce genre de « wake up call ». On le demande, on s’y attend et on le reçoit. Puis il y a ceux qu’on n’attend pas, qu’on n’imagine même pas parfois. C’est ce que Greta Thunberg fait; réveiller les gens, les sortir de leur zone de confort, leur démontrer que si une jeune de 16 ans peut, à elle seule faire une différence, tous ensemble nous le pouvons aussi, en nous tenant debout et en exigeant des changements de nos gouvernements et leaders.

Un demi millions de manifestants étaient présents lors de la marche pour le climat. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1318625/forte-mobilisation-greve-mondiale-climat-greta-thunberg

Une marée humaine a déferlé à Montréal afin d’exprimer son raz-le-bol que rien ne change pour réduire les dommages causés à notre planète.

J’admire le courage de cette jeune! Quand j’entends des gens la critiquer, cela me choque profondément, tout comme cela blesse tous ces jeunes qui voient en elle un espoir. Qu’il y ait des gens ou pas derrière elle, qu’elle soit différente, on s’en fout. Elle réussit à faire bouger les gens, à les amener à se poser des questions et à mobiliser les jeunes afin qu’ils prennent en main leur futur incertain. D’autres disent que cela ne donne rien. Je ne suis pas d’accord du tout. Ces marches et grèves pour le climat sont des « wake up call » ayant pour but de dire haut et fort que nous exigeons que ça change. Vous aurez beau faire pousser vos légumes biologiquement, si les voisins aspergent les leurs de pesticides, cela viendra quand même contaminer vos récoltes. Donc malgré tous les gestes que des millions de gens font pour changer leurs habitudes, pour réduire leur impact sur la planète, si en parallèle, les gouvernements continuent d’investir dans ce qui a mené à notre perte climatiquement parlant, cela sera vain.

Et vous avez tous ceux qui prétendent que cela est exagéré. Je dirais à ceux-ci que le moment est venu d’ouvrir leurs yeux. C’est d’une telle évidence! Non seulement nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette planète, mais en plus, nous l’avons tellement maltraitée que nous ne savons plus par quel bout la soigner! Que faut-il pour que les gens se réveillent? Découvrir des sacs de plastique dans leurs poissons? On le sait, pour la majorité des humains, tant que leur confort et leurs habitudes ne sont pas menacés directement, cela n’existe pas. Et comme si cela n’était pas déjà suffisant, nos gouvernements continuent de parler de croissance et investissent auprès des pollueurs.

Cela me rappelle un exemple lu, je crois, dans un livre de Cyril Dion ou de Pierre Rabhi. Imaginez un grand étang dans lequel il y aurait un nénuphar. Imaginez que ce nénuphar se multiplie chaque jour et que je vous dis que ça prendra 30 jours avant que l’étang soit entièrement recouvert. Quand aurons-nous atteint le point de non-retour?

Wikipédia: Un point de nonretour est dans un continuum spatiotemporel un lieu et/ou moment (un seuil) à partir duquel un évènement ou une action en cours ne peut plus être arrêté, ou à partir duquel il devient impossible de revenir sur une décision.

Au jour 29, car alors l’étang sera couvert à moitié et donc dès le lendemain, il aura doublé et couvrira toute la superficie. Tout cela pour dire que je ne trouve pas surprenant qu’on nous annonce cette semaine que les pôles fondent beaucoup plus vite que prévu. Les scientifiques le savent et même s’ils le disent, l’écrivent et insistent, les gens continuent comme si de rien n’était.

Une petite croisière (polluante) avec ça?

Quoi faire dites-vous? S’y préparer!!! On doit incarner le changement, dès maintenant. Ne pas attendre que tout se mette à sauter en même temps. On peut se demander aussi en quoi notre boulet actuel sera pertinent dans ce monde de demain. S’il ne l’est pas, on peut réfléchir à ce que nous pourrions faire pour changer cela. Se préparer veut dire œuvrer ici et maintenant au changement, mais aussi cela veut dire que vous ne serez pas en état de choc, car vous aurez vu venir et vous serez davantage prêts.

Quand j’étais enfant, mes parents fumaient 2 paquets de cigarettes par jour chacun, à la maison ET dans l’auto. Cela me donnait la nausée. Aujourd’hui, quand je raconte cela à ma fille, elle n’en revient pas! Je cachais les cigarettes de mes parents au congélateur, tellement je trouvais cela agressant et je me faisais gronder pour cela. Aujourd’hui, presque plus personne ne fume et ma mère (comme bien des parents) s’en veut beaucoup de m’avoir imposé cela.

Un jour, nous aurons aussi des comptes à rendre. Que ce soit le voyage dans le Sud, le véhicule tout terrain, le yacht, le 2e véhicule, la mode (changer de vêtements aux 6 mois), l’utilisation du plastique, le gaspillage… la liste serait longue… nous devons repenser nos choix et chacune de nos décisions. Est-ce que cela est facile? Non. Est-ce que ce sera un travail de tous les jours. Absolument, mais nous sommes rendus là.

Toutarmonie

Vivement la cohérence!

Je suis en vacances depuis quelques jours et je me plais à savourer chaque minute qui passe. J’observe les lucioles, la pluie qui tombe, mon jardin qui pousse étonnamment vite, j’écoute le chant des oiseaux et mes pensées, tout en laissant monter mon intuition. Les premiers jours, le besoin de changer de rythme dicte mes activités. Coup de fatigue? Pourquoi pas une sieste énergisante, question de recharger ma forme. Puis à vivre les secondes et les minutes, une reconnexion profonde s’installe. Se lever quand ma forme le souhaite, manger lorsque j’ai faim, non pas parce que c’est la pause lunch. Graduellement, la créativité (alimentée par l’intuition) demande à s’exprimer. Quel bonheur!

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En fin de journée, alors qu’un orage se préparait avec de possibles tornades, je réfléchissais à tous ces climats extrêmes. Puis me revint une discussion que j’avais eue le matin avec une blogueuse au sujet de la canicule en France. Je lui parlais de certains champignons qui sécrètent une substance tuant les petits animaux tout autour lorsque l’azote manque. Certains de ces animaux en se décomposant sécrètent de l’azote qu’utilisera ensuite le champignon pour sa survie (à lire dans La vie secrète des arbres). Donc face à la menace de sa mort, certains végétaux s’organisent, alors que d’autres se débarrassent des menaces. De la même manière que nous protégerions nos enfants d’une menace, je crois que la nature tente de se débarrasser de sa plus grande menace; l’Humain. Nous…! La planète, les végétaux, les animaux, l’air, l’eau, les poissons… tous se porteraient mieux sans nous. Exit les parasites! Même quand nous voulons aider, nous trouvons le moyen de foutre le bordel.

J’ai appris récemment que ceux qui nourrissent les colibris en automne en pensant bien faire contribuent à la mort de ceux-ci, car n’ayant pas besoin de chercher à se nourrir, ils ne migrent pas avec les autres et ils se font piéger par le froid et le gel. Ils ne peuvent survivre. Donc en voulant aider, nous pouvons nuire. Est-il si étonnant que notre hôte la Terre tente d’éradiquer la source du problème?

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Quand le mercure grimpe, que les rivières débordent, que les tornades se succèdent, nous accusons Dame Nature, mais est-ce la vraie coupable? Nous représentons une énorme menace. Il est vrai que les essais nucléaires et les entreprises causent plus de dommages que nos émissions polluantes et que tant que les dirigeants politiques et les grosses entreprises ne changeront pas, nos efforts nous sembleront minuscules face à ces horreurs. Cela dit, il est urgent de modifier tout de même nos habitudes. Plus nous le ferons à grande échelle, moins nous serons tolérants face aux grands pollueurs et destructeurs. Je ne parle pas de petits gestes comme d’apporter son sac à l’épicerie, car il me semble que ce genre de geste est évident. Je parle davantage de repenser nos besoins. Je lisais récemment que si nous comprenions le but de nos vies, plus de 90% de ce que nous créons n’aurait aucune raison d’être. Vous pouvez être d’accord ou non avec ce chiffre, mais même si nous remplacions ce 90% par 30%, combien de personnes arriveraient à le faire? Le défi est de taille quand nous voyons encore des courses de Formule 1 dans nos villes! On nous incite à prendre le transport en commun, mais en parallèle, ces mêmes municipalités financent des événements de pollution extrême! Où est la logique dans tout cela? Nous devons exiger de la cohérence de la part de nos dirigeants.

Cet après-midi, je me projetais dans 5, 10 ou 15 ans. Imaginons que le niveau des mers déborde sur nos côtes et inonde de très nombreuses municipalités. Imaginons des virus de plus en plus « virulents ». Imaginons des régions dévastées. Imaginons que la population diminue radicalement. Imaginons que l’eau potable est de plus en plus rare, que les poissons ne peuvent presque plus vivre dans les océans. Imaginons que nous devions nous nourrir qu’avec ce qui pousse dans notre localité. Imaginons que nous avons enfin compris que les OGM et pesticides nous tuent depuis trop longtemps. Je pourrais allonger cette liste, mais imaginons juste cela pour l’instant. En imaginant cela, que changerions-nous aujourd’hui?

Il est temps de nous projeter afin d’effectuer un réel changement.

Je regardais tantôt les photos Facebook d’une amie qui est actuellement à Bora Bora et je n’arrivais pas à taire une voix en moi qui disait qu’avec tout ce que nous savons, nous ne pouvons plus vraiment voyager ainsi pour notre simple plaisir, sans penser aux conséquences. Sans parler que le tourisme transforme tout. J’étais à Bora Bora en 1989, à camper sur le bord du lagon. Aujourd’hui, il y a des maisons sur pilotis partout sur l’île, si bien qu’il y en a même sur les motus. Au nom de l’économie, nous détruisons l’essence même de ce qui nous attirait le plus; la beauté de la nature.

Alors la question que je me posais aujourd’hui, je vous la pose à mon tour. Comment arriverons-nous à comprendre l’urgence de passer à l’action et comment renverser le mouvement de destruction? Comment faire ressentir à cette Terre si précieuse que nous avons compris et que nous nous engageons à changer massivement?

Toutarmonie

Sélection naturelle

Les plus belles journées d’été 2017 ont eu lieu à l’automne au Québec. Décembre et janvier furent très froids et février est synonyme de pluie verglaçante. Voici le lot des changements climatiques. De gros écarts de températures, des précipitations inhabituelles, une nature qui tente de s’adapter. Nous avons vu des volées d’outardes en janvier!

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Aujourd’hui, les arbres ont la mine basse sous le poids de la pluie glacée s’accumulant à leurs branches. Le spectacle est d’une grande tristesse. Plusieurs branches casseront, c’est clair. Sélection naturelle.

De très grosses branches menacent de casser. On ressent la nature retenir son souffle. Même les tamias restent cachés!

D’un point de vue humain, la connexion internet est lente et coupe régulièrement aujourd’hui. Les routes sont glacées, ainsi que les balcons et entrées. Les véhicules sont couverts de glace. Il faudra partir plus tôt demain, pour retirer cette glace avant de démarrer.


Que nous réservera mars?

par Toutarmonie