Je vis actuellement le 25 décembre le plus étrange de ma vie!
C’est Noël, je sais, mais ceux qui me suivent depuis plusieurs années savent que je ne célèbre plus cela depuis longtemps. Pour moi c’est un jour comme les autres que j’apprécie particulièrement puisqu’il coïncide avec mes vacances, mais je vois bien que ce n’est pas le cas de la majorité des gens. Curieusement, grâce au confinement obligé et aux interdictions de rassemblement, les gens vivent Noël un peu plus comme moi en ce moment. Ils se retrouvent de force avec eux-mêmes à devoir apprivoiser l’ici et maintenant. Pas d’échange de cadeaux, pas d’excès de nourriture, pas de course folle imposée chez les uns et les autres. Pas de boxing day demain non plus.

Depuis hier soir, c’est le déluge ici au Québec. Nous avons reçu des quantités impressionnantes de pluie, alors que nous devrions être en plein hiver. Il y avait du tonnerre hier soir! Pourtant, il y a quelques jours, des voisins marchaient sur la rivière Outaouais gelée. De la pluie en hiver, cela arrive de plus en plus quand le mercure flirte avec le zéro, mais 14 degrés Celsius (à Montréal) et 18 degrés (Granby) un 25 décembre, c’est du jamais vu! Ce matin, je suis sortie nourrir les oiseaux sous une brume flottante, sans manteau avec des bottes de pluie. Pas un seul frisson. Cela est très étrange, croyez-moi. Plus de neige. Ça faisait kouik kouik en marchant sur l’herbe. J’ai même cueilli des brins d’herbe pour mes chats! Voyez le contraste…


En observant les oiseaux, j’ai entendu quelque chose de surprenant; le bruit d’une rivière déchainée! Ça ne pouvait pas être la rivière Outaouais, donc ça ne pouvait être que le tout petit ruisseau chez le voisin. Je suis allée y jeter un œil. C’était impressionnant! Plus rien à voir avec le mince filet d’eau.
En marchant, je me sentais comme dans un film de science-fiction où les personnages voyagent dans le temps. Je venais de changer de saison. Peut-être étais-je dans un monde parallèle?

Ajoutez à cela la situation pandémique actuelle qui nous amène chaque jour son lot de « surprises » et vous avez tout ce qu’il faut pour constater que nous sommes illusions et que nous ne contrôlons rien du tout. Tout est possible.

Comme si ce n’était pas déjà assez étrange, en arrivant devant la grange, j’ai vu un chat noir errant de dos. Je l’ai interpelé « Minou minou minou! » Rien! « Minouuuuuuuu? » Toujours rien. Il avançait très lentement. Je me suis approchée bruyamment sans qu’il ne réagisse. J’ai vite compris qu’il était sourd. J’étais si proche qu’il me suffisait de me pencher pour le caresser, ce que je n’ai pas fait par respect. Quand il m’a vu, il s’est enfui dans la grange en sursautant. J’ai tout juste eu le temps de voir une grosse plaie entre son oreille et son œil. Possiblement des mites d’oreilles de longue date. Je n’aime pas cette sensation d’impuissance face à la souffrance. Je suis revenue lui laisser un peu de nourriture, sans garantie qu’il la verrait, c’est tout ce que je pouvais faire pour lui.

J’ai su qu’il y avait un avis de gel en Floride, à plus de 2400 km au sud d’ici. Peut-être qu’un jour, ce seront les habitants de la Floride qui viendront passer l’hiver au Québec!
J’ai passé la journée dans un état de stupéfaction, lequel me donnait la sensation d’un arrêt dans le temps, comme un observateur de quelque chose d’extérieur à lui. D’ailleurs, depuis le début de mes vacances, je me sens hors du temps, hors de mon corps même, dans un état très particulier plutôt très agréable. Je traverse une période d’initiation très intense. Deux choix s’offrent à nous dans ces moments-là; paniquer et angoisser OU lâcher prise et se souvenir que nous ne contrôlons rien. J’ai choisi la 2e option, en misant sur la foi en mon ressenti et en ce qui me guide intérieurement. Cela produit des miracles…
Donc où que vous soyez, quoique vous viviez, je vous souhaite une merveilleuse rencontre avec vous-même. Apprendre à ÊTRE dans la seconde, nous fait voir les choses autrement puisque nous les ressentons autrement.
Joyeux Maintenant!
Toutarmonie